Moubarak place son fils


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Gamal sur les traces de son père Hosni ? Il semble en prendre le chemin après sa nomination, mardi, comme secrétaire chargé de l’Orientation politique du Parti national démocrate, au pouvoir en Egypte. Une décision qui renforce un peu plus sa position de dauphin.

Hosni Moubarak prépare sa succession. Il a nommé, mardi, son fils Gamal secrétaire chargé de l’Orientation politique du Parti national démocrate (PND, au pouvoir). L’annonce a été lue à la télévision, à la faveur de la séance finale des travaux du 8ème congrès du parti, et en famille avec Suzanne, la mère, au premier rang, et Hosni, le père, à la tribune.

Les Egyptiens ont compris le message. Depuis longtemps. Le président de 74 ans, arrivé au pouvoir le 13 octobre 1981 après l’assassinat de Anouar al-Sadate, s’est toujours refusé à désigner un vice-président (malgré la dizaine d’attentats auxquels il a échappé) et a toujours nié vouloir mettre son fils à ce poste.  » Mon fils joue un rôle dans le PDN, loin de tout pouvoir exécutif. Il y a des rumeurs de temps à autre qui prétendent qu’il va être nommé vice-président. Gamal est allé en Angleterre, où il a travaillé dans une banque. Il s’intéresse aux investissements et à l’économie. C’est pourquoi je vous dis : ne vous fiez pas aux rumeurs qui courent. Elles sont sans fondements « , assurait-il au journal libanais Al-Safir en décembre 2001.

Nouvelle vague

Se défendant de suivre l’exemple syrien (Bachar al-Assad a été nommé président à la mort de son père Hafez, à l’été 2000), Hosni Moubarak assurait au Washington Post en mars dernier :  » Ici, nous ne sommes pas en Syrie « . Pourtant, Gamal, le cadet de ses deux garçons, déjà nommé en 2000 chef des comités des jeunes et du développement au sein du PND, se retrouve aujourd’hui à un poste clé du parti. Incarnant la nouvelle vague du PND, il sera chargé d’en élaborer la politique. Le président en exercice a évoqué mardi une  » passation des responsabilités  » aux nouvelles générations.

Réélu pour un quatrième mandat en 1999 (avec plus de 95% des voix), l’ancien militaire de carrière est le président de la République Arabe d’Egypte resté le plus longtemps au pouvoir depuis l’abolition de la monarchie et la proclamation de la République en 1953, un an après la révolution nassérienne. Si la passation de pouvoir avec son fils se réalise, elle sera la première vers une personnalité civile en Egypte. Les 6 000 membres du PND, réunis mardi, ont applaudi la nomination de Gamal mais la population égyptienne risque d’être plus réservée : Gamal et son frère Alaa sont peu aimés par l’opinion, soupçonnés de tremper dans des  » affaires  » et de mener un train de vie ostentatoire.

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