Les autorités russes ont interpellé ce lundi le Conseil de sécurité de l’ONU sur le commerce d’armes non contrôlé en Libye.
La Russie s’inquiète face à la montée en puissance de la prolifération d’armes en Libye. Depuis la chute de Kadhafi, en octobre 2011, le pays est en proie à des conflits internes opposant le pouvoir en place aux ex-rebelles. Ces derniers n’ont toujours pas déposé les armes comme il l’a été convenu après la mort du « guide ». Les armes circulent toujours, sans le moindre contrôle. Raison pour laquelle Moscou a attiré lundi l’attention du Conseil de sécurité de l’ONU sur ce phénomène, selon le délégué permanent russe auprès de l’ONU, Vital Tchourkine.
« Nous avons attiré l’attention du secrétariat des Nations Unies sur ce problème et demandé de poser des questions appropriées à la direction de la mission de l’ONU en Libye. Nous avons en outre promis de soulever cette question lors des consultations au Conseil de sécurité de l’ONU, ce que nous avons fait », a indiqué le diplomate russe. « La discussion a été très substantielle et nous sommes parvenus à des résultats concrets : nous avons orienté la mission en Libye vers l’examen de cette question », a ajouté M. Tchourkine.
Ainsi, un comité interministériel spécial chargé de s’occuper de ce problème vient de voir le jour à Tripoli. « La discussion a démontré encore une fois qu’il existe en Libye une série de problèmes, dont la préoccupation par le fait que la Libye est une source de prolifération, à l’intérieur de la région et au-delà, d’armes et de matériaux pouvant servir à produire des armes de destruction massive », a poursuivi M. Tchourkine. Celui-ci a rappelé que le Qatar a fourni près de 20 000 tonnes d’armements, et ce, avec l’aval de Washington. Selon Edward Randall « Ed » Royce, représentant de la 40e circonscription de Californie à la Chambre des représentants des États-Unis, ces armes sont « tombées aux mains des djihadistes les plus féroces ».
Des ex-rebelles indépendants
Récemment, en octobre dernier, un entrepôt abandonné dans le sud de la Libye a été découvert dans lequel 4 000 missiles sol-air (SATCP) et 6 000 tonneaux de concentré d’uranium ont été saisis, selon l’Agence international de l’énergie atomique (AIEA).
Cette découverte illustre la faiblesse de l’Etat incapable d’asseoir son autorité sur des milliers d’ex-rebelles armés. Dernier exemple significatif en date, le cas d’Ibrahim Jodhrane, chef des protestataires partisans d’un système fédéral en Libye, s’était autoproclamé, en août dernier, président du bureau politique de la Cyrénaïque. La semaine dernière, ce chef de milice a annoncé la formation d’un gouvernement local afin de gérer les affaires de la région où les puits de pétrole sont à ce jour pris en otages par les protestataires.