Le colonel Sadiba Koulibaly, ancien chef d’état-major général des armées en Guinée, est décédé en détention le 22 juin. Cet événement tragique soulève de nombreuses questions et alimente les suspicions autour des circonstances de sa mort. Koulibaly a été condamné récemment à cinq ans de prison pour désertion et détention illégale d’armes.
Il est décédé dans un lieu de détention tenu secret.
Controverses autour du procès et de la mort énigmatique du colonel Koulibaly
Le 14 juin, seulement huit jours avant sa mort, le colonel Koulibaly avait été condamné par le tribunal militaire de Conakry. Suite à cette condamnation, il a été rétrogradé et radié de l’armée. Ancien numéro deux de la junte du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), Koulibaly avait été limogé de son poste de chef d’état-major en mai 2023 après une brouille avec le président Mamady Doumbouya.
La mort de Sadiba Koulibaly, annoncée trois jours après son décès, a été attribuée à un arrêt cardiaque par le parquet du tribunal militaire. Cependant, le rapport d’autopsie évoque un psycho-traumatisme et un stress prolongé comme causes possibles de son décès. Ces affirmations sont contestées par Me Lancinet Diabaté, l’un des avocats du colonel, qui affirme que son client était en bonne santé avant son incarcération.
Zones d’ombre et carrière controversée de Sadiba Koulibaly
Les zones d’ombre entourant la mort de Koulibaly sont nombreuses. L’endroit de sa détention était inconnu même de son avocat, et le certificat de décès, signé deux jours après la date annoncée du décès, ajoute à la confusion. La déclaration du procureur militaire selon laquelle le décès aurait eu lieu à l’hôpital Ignace-Deen de Conakry ne fait qu’alimenter davantage les spéculations.
Sadiba Koulibaly a joué un rôle central lors du coup d’État de septembre 2021, ayant été nommé chef d’état-major général des armées par la junte dirigée par Mamady Doumbouya. Sa carrière, marquée par des accusations de désertion et d’atteinte à la sûreté de l’État, a pris une tournure dramatique avec son arrestation en juin 2024, après son retour de Cuba.
Des réactions mitigées
La mort de Koulibaly suscite des réactions contrastées en Guinée. Certains voient en lui un héros militaire trahi par son propre camp, tandis que d’autres le considèrent comme un traître à la nation. L’opacité des circonstances entourant sa mort et les déclarations contradictoires des autorités guinéennes ne font qu’exacerber les tensions et les divisions au sein de l’opinion publique.