Egypte : Morsi appelle à l’unité nationale


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Après presque un an de mandat, Mohamed Morsi a lancé ce mercredi 22 mai un appel à l’unité et à la réconciliation adressé à l’opposition égyptienne. L’Egypte a connu une année mouvementée sous l’ère du président issu des Frères musulmans. Au plus fort de la crise sociale, les Egyptiens avaient même réclamé son départ. Pourquoi ce changement de cap ?

Morsi change de cap. Après presque un an de mandat, marqué par divers conflits sociaux, le président égyptien Mohamed Morsi a lancé ce mercredi 22 mai un appel à l’unicité et à la réconciliation adressé à l’opposition ainsi qu’à tous ceux qui aiment l’Egypte.

« J’en appelle à tous ceux qui aiment l’Egypte, à l’opposition, à tous ceux qui sont soucieux des intérêts du pays, pour que nous marchions ensemble, que nous nous aidions, nous aimions davantage et allions de l’avant », a-t-il déclaré dans une allocution télévisée, rapporte la presse locale. Et d’ajouter : « Réconcilions-nous avec ceux qui veulent la réconciliation. J’en appelle à tous ceux qui veulent s’asseoir et dialoguer, même si nous avons des points de vue différents ».
« J’appelle tous ceux qui veulent le bien de ce pays d’être les enfants de la révolution du 25 janvier (2011, date du renversement de l’ancien président Hosni Moubarak). Les Egyptiens après le 25 janvier ne sont qu’un seul peuple », a-t-il conclu.

Le président Morsi a tenu ses propos à la suite d’une cérémonie de l’arrivée au Caire, la capitale égyptienne, de sept membres des forces de sécurité libérés après avoir été enlevés dans le Sinaï (nord-est).

Pourquoi ce changement de cap ?

Elu en juin 2012, le président égyptien divise son pays. Le chef d’Etat a cristallisé les tensions lorsqu’il a fait voter, le 22 décembre 2012, un décret qui l’octroyait les plein-pouvoirs, avant de le retirer à cause de la pression sociale. Une tentative de renforcement de ses pouvoirs qui lui a valu le surnom de « nouveau pharaon d’Egypte ». Mais, sa Constitution pro-charia (loi islamique) est toujours en action, malgré les fraudes constatées lors du référendum. La rue égyptienne a alors appelé à sa démission.

C’est pour cela que l’opposition égyptienne accuse Mohamed Morsi de servir les intérêts de son parti islamiste, Les Frères musulmans, malgré ses promesses de campagne d’être le « président de tous les Egyptiens ». Pour preuve, le président égyptien a procédé, mardi 7 mai, à un remaniement ministériel qui a mis le feu aux poudres, car les neufs nouveaux ministres nommés sont pour la plupart issus de sa formation politique et les autres, sont proches de sa confrérie. L’opposition avait même réclamé le départ du Premier ministre Hicham Quandil.

L’appel à l’unité et à la réconciliation de Mohamed Morsi s’imposait, donc. D’autant qu’une campagne, intitulée « Tamarod » (rébellion) et lancée début mai par ses détracteurs, a d’ores et déjà rassemblé deux millions de signatures. Les signataires réclament tous le départ du président égyptien. Ils ont ainsi prévu de manifester devant son palais le 30 juin, un an jour pour jour après son élection à la tête de l’Egypte.

L’opposition égyptienne exhorte, pour sa part, le président Morsi à mettre en place un gouvernement neutre à la suite des élections législatives d’octobre 2013.

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