Le candidat du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Morgan Tsvangirai, a décidé dimanche de ne pas prendre part au second tour de la présidentielle qui devait l’opposer le 27 juin au président sortant, Robert Mugabe. Il a invoqué la violence et l’intimidation exercées sur ses partisans.
« Nous MDC avons décidé de ne plus participer à la comédie violente et illégitime du processus électoral », a-t-il déclaré, ajoutant qu’aller à l’élection signifierait demander aux gens de faire quelque chose qui va « leur coûter la vie ».
En expliquant sa décision, il a également dénoncé les obstacles dressés par le gouvernement pour empêcher son parti de battre campagne, citant les interdictions et les perturbations de ses rassemblements, l’arrestation de cadres du MDC et le refus des médias d’Etat de couvrir sa campagne.
M. Tsvangirai a remporté le premier tour de la présidentielle qui s’est déroulée en mars dernier devant le président Mugabe qui dirige le pays depuis son accession à l’indépendance, le 18 avril 1980.
Il a affirmé que plus de 80 partisans du MDC ont été tués par des milices gouvernementales, des accusations réfutées par le gouvernement qui a rejeté sur ses adversaires la responsabilité de la flambée de la violence.
Il y a quelques jours, le président Mugabe avait menacé d’arrêter M. Tsvangirai et d’autres dirigeants du MDC pour incitation à la violence électorale.
Le retrait du parti d’opposition de la course à la présidentielle a été provoqué par la perturbation de son plus grand rassemblement qui était prévu dimanche à Harare, la capitale du Zimbabwe.
Des jeunes, supposés être des partisans du pouvoir, ont envahi le lieu du rassemblement et empêché les militants du MDC de se réunir. Selon la constitution, le retrait du candidat Tsvangirai offre d’office la présidence à M. Mugabe, 84 ans.