Conformément au programme du départ de la MONUSCO rendu public en janvier, la mission onusienne a remis, ce mercredi, la base de Kamanyola à la police nationale congolaise (PNC).
Dans le programme du départ de la MONUSCO publié vers la mi-janvier, il était annoncé que le désengagement de la mission onusienne se ferait en trois étapes en commençant par le Sud-Kivu. C’est ce qui a effectivement débuté, ce mercredi, avec la remise à la police nationale congolaise de la base de Kamanyola en territoire de Walundu, province du Sud-Kivu. La remise de la base a été faite en présence d’un important parterre de personnalités.
On pouvait remarquer la présence des responsables de différents agences, fonds et programmes des Nations unies, des représentants du gouvernement congolais, du commissaire général adjoint en charge de l’appui et de la gestion de la PNC, du gouverneur intérimaire du Sud-Kivu, et bien sûr de la cheffe de la MONUSCO. La police nationale congolaise hérite ainsi du site jusque-là occupé par des Casques bleus pakistanais. Il lui revient dès lors de prendre en charge la sécurité des personnes et des biens dans cette localité.
Hommage aux Casques bleus morts au Congo
L’instant était solennel. Et c’est avec un ton solennel que le gouverneur intérimaire du Sud-Kivu, Marc Malago, a rendu un vibrant hommage aux soldats onusiens tombés en RDC. Le commissaire général adjoint en charge de l’appui et gestion de la PNC, Bosco Galenga, a abondé dans le même sens. «En 19 ans, des vies ont été fauchées ; je me joins au commandant de la force de la MONUSCO pour saluer la mémoire, le dévouement de tous ceux qui ont payé le prix du sacrifice suprême en terre congolaise», a-t-il déclaré. Et les officiels congolais d’assurer les responsables de la MONUSCO de leur entière détermination à assumer avec responsabilité la mission qu’ils viennent de leur confier. «Ces forces de sécurité sont déterminées à lutter contre l’agresseur selon la vision du gouvernement de la RDC de vaincre toute forme d’attaque visant à toucher notre territoire», a martelé Marc Malago.
Un départ consensuel
Prenant à son tour la parole, la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a fait l’historique de la création de la base de Kamanyola mise en place, le 5 mars 2005, de façon temporaire, avant de devenir une base permanente à partir de 2017. Dans son intervention, Bintou Keita a également insisté sur le caractère consensuel de ce départ de la MONUSCO. «Cette base ferme par la volonté du gouvernement de la République et de la MONUSCO, par la signature conjointe, le 21 novembre 2023, de la note sur le retrait accéléré, progressif ordonné et responsable de la MONUSCO de la RDC», a-t-elle souligné. Au plus tard, à la fin du mois d’avril 2024, les contingents militaires et policiers doivent avoir totalement libéré la province du Sud-Kivu et cédé leurs bases au gouvernement congolais. Et tout le territoire de la RDC à la fin de l’année 2024.