La victoire de l’Argentine contre la France en finale de la Coupe du monde a été épique. Mais la fête est gâchée par le comportement peu orthodoxe de nombreux Argentins, supporters et joueurs. Un racisme largement ancré depuis deux siècles dans le pays.
Avant même le premier match du Mondial Qatar 2022, les supporters argentins s’étaient fait remarquer par leur comportement raciste, ciblé notamment sur Mbappé. L’attaquant vedette des Bleus avait été pris pour cible dans une chanson qui dénigrait ses racines africaines. Les paroles diffusées sur les réseaux sociaux étaient confondantes de stupidité raciste. « Écoutez, ils courent après le ballon, ils jouent en France mais ils sont tous d’Angola. Comme c’est gentil, ils vont courir, ce sont des travestis comme Mbappé. Sa mère est Nigériane et son vieux (son père) Camerounais ».
Mbappé cible principale
La cause de ce sentiment anti Mbappé ? Sans doute une déclaration du joueur du PSG sur la faiblesse du football sud-américain. Un constat pourtant objectif, le Brésil n’est pas allé très loin dans la compétition, dominé même par les Lions Indomptables du Cameroun. L’Equateur et l’Uruguay ont fait un piètre parcours et même les Champions du monde argentins n’ont pas toujours brillé. L’Argentine a été dominée par l’Arabie Saoudite, pourtant pas un cador du football mondial, et a souffert contre l’Australie et les Pays-Bas. Si en finale l’Albiceleste a bien dominé son sujet pendant une heure, la suite était plutôt à l’avantage de la France et de Mbappé qui aurait pu réaliser un hold-up. Sans parler du nombre impressionnant de penalties douteux offerts à Messi.
Après les chants racistes de début de Mondial, c’est une nouvelle fois Kylian Mbappé qui a été la cible privilégiée des Argentins. Le meilleur buteur de la Coupe du monde a laissé un goût amer au portier de l’Argentine, Emiliano Martinez. Sans doute pour se venger des trois buts encaissés lors du match, le gardien Champion du monde s’est affiché pendant le défilé avec une poupée à l’effigie du buteur du PSG. Un humour pour le moins douteux.
Le racisme ancré en Argentine
Il faut se rappeler le passé trouble de l’Argentine avec sa population noire. Au XIXème siècle, trois habitants sur dix de Buenos-Aires, la capitale du pays, étaient Noirs. Aujourd’hui, ils représentent moins de 5% de la population ! Les raisons sont nombreuses, mais on peut clairement parler d’un génocide.
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Le racisme et la ségrégation raciale ont longtemps été au cœur de la culture argentine. Aujourd’hui encore, ce sont des réactions tolérées, acceptées par le système. Une honte pour un Mondial qui se voulait celui de la tolérance et de l’ouverture.