Le terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar, chef de la katiba « Les Signataires du sang », aurait également « supervisé » les deux attentats au Niger, à Agadez, et Arlit où le groupe nucléaire français Areva mène ses activités. Une information révélée par le Mujao, qui a revendiqué jeudi les deux attaques.
Le terroriste algérien, Mokhtar Belmokhtar, chef de la Katiba « Les Signataires du sang », aurait également « supervisé » les deux attentats au Niger, à Agadez, et Arlit, où le groupe nucléaire français Areva mène ses activités. Une information révélée par le Mujao, qui a revendiqué jeudi les deux attaques.
Sa mort a été annoncée à plusieurs reprises par l’armée tchadienne. Et pourtant, il fait toujours parler de lui. Le terroriste algérien, Mokhtar Belmokhtar, serait-il derrière les deux attaques meurtrières au Niger, dans les localités d’Agadez et Arlit, où le groupe nucléaire français Areva mène ses activités ?
C’est en tous cas ce qu’affirme le Mouvement pour l’unicité du Djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Selon ce groupe armé originaire du nord-Mali, qui s’est confié à l’agence de presse Alakhbar, le chef de la Katiba « Les signataires du sang » aurait même supervisé les opérations. Ses hommes auraient également participé aux attentats, précise le Mujao, qui a revendiqué les deux attaques, jeudi. L’objectif : viser les intérêts de la France au Niger, à cause de sa présence au Mali.
Proche du Mujao
Mokhtar Belmokhtar est très proche du Mujao. Il a même épousé la nièce de Oumar Ould Hamada, 49 ans, chef du Mujao surnommé « Barbe rousse », avec qui il entretient des liens depuis fin 2009.
Mokhtar Belmokhtar, qui était l’un des influents chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a annoncé fin décembre dernier, dans une vidéo diffusée sur la toile, sa rupture avec l’organisation terroriste. Une brouille avec Abou Zeid, un autre dirigeant d’Aqmi, tué selon l’armée tchadienne, lors de combats au Mali, serait à l’origine du revirement de l’Algérien. Une fois les ponts coupés avec Aqmi, il annonce la création d’un nouveau groupe : « Les signataires du sang ». Un nom qu’il ne semble pas avoir pris au hasard, puisque c’est dans la sanglante attaque d’In Amenas, dans son pays d’origine, qu’il a volontairement montré au monde entier sa capacité de nuisance.
Mokhtar Belmokhtar est l’auteur de multiples rapts d’Occidentaux. Il est à l’origine de l’enlèvement au Niger en janvier 2011 des deux Français Antoine Leocour et Vincent Delory. Mais l’affaire a fini par mal tourner. Les deux otages sont exécutés lors d’une offensive menée par les forces spéciales de l’armée française au Mali qui tentaient de les libérer.
De rapt en rapt
Le terroriste algérien a également participé, entre autres, à l’enlèvement de 17 motards allemands et autrichiens, dans le sud du Sahara. Ces derniers auraient été relâchés en échange d’une rançon de 5 millions de dollars. « Belmokhtar a utilisé le GSPC, et maintenant Aqmi, pour faire du trafic au nom de l’islam. En réalité, il recherche simplement de l’argent », a confié à France 24, fin 2010, Anis Rahmani, Directeur général du quotidien algérien Ennahar.
C’est « une erreur de le sous-estimer », a indiqué à Paris Match le diplomate canadien Robert Fowler, otage d’Aqmi pendant quatre mois (entre 2008 et 2009), l’un des rares Occidentaux à l’avoir fréquenté : « Belmokhtar est froid, calculateur et d’une volonté d’acier. Il m’a paru très pieux et avait un ascendant absolu sur ses hommes ».