Une étude de l’Institut National des Etudes Démographiques français (INED) vient d’apporter un éclairage nouveau sur l’évolution démographique des pays du Maghreb, Tunisie, Algérie et Maroc : en l’an 2000, le Maroc ne devrait plus compter que 2,5 enfants par femme, l’Algérie 2,3 et la Tunisie 2.
Il est intéressant de noter que la baisse de la fécondité, commencée dès les années 70, s’est nettement accélérée dans les années 90. a la fin des années 60, les taux de fécondité de ces trois pays étaient au-dessus des 7 enfants par femme. Il aura suffi d’un quart de siècle pour que l’évolution démographique conduise le Maghreb à un atterrissage en douceur.
Le Maghreb récolte là les fruits d’une politique de contrôle et de limitation des naissances engagée très tôt en Tunisie, dès la fin des années 60, et un peu plus tard au Maroc et en Algérie. Mais plus encore, le Maghreb rejoint la norme des pays développés, où l’évolution des moeurs, des conditions sanitaires, de la place et du rôle des femmes, font le l’enfantement un acte délibéré, réfléchi, désiré, et non plus une fatalité avec laquelle il faudrait nécessairement composer.
Le Maghreb nouveau est là, libéré des préjugés qui le bridaient, de plus en plus comparable, par ses modes de vie et ses habitudes quotidiennes, à la moyenne des pays développés. Il se trouvera toujours des esprits chagrins pour le regretter, comme il y a toujours des esprits réactionnaires, dans les pays européens, pour idéaliser le passé et dénigrer l’avenir.
Pourtant rien ni personne ne nous empêchera de penser que la libération de la femme, et la marche vers plus d’égalité et de fraternité entre les hommes, sont inséparables de l’établissement durable de régimes plus démocratiques, orientés vers une croissance économique mieux partagée.