Le président kenyan Daniel Arap Moi a choisi le fils du fondateur du pays, Uhuru Kenyatta, pour lui succéder. Au risque de faire éclater son parti, au pouvoir depuis l’indépendance, l’Union nationale africaine du Kenya (Kanu).
Le chef de l’Etat kenyan, Daniel Arap Moi, a choisi Uhuru Kenyatta comme candidat à l’élection présidentielle de fin décembre. Au risque de faire éclater son parti, au pouvoir depuis l’indépendance en 1963, l’Union nationale africaine du Kenya (Kanu). Car le fils du premier président et fondateur du Kenya ne fait pas l’unanimité. Sans grande expérience politique, Uhuru Kenyatta, 41 ans, a été élu lundi dernier candidat de la Kanu. Ce qui a immédiatement provoqué le départ de plusieurs cadres du parti. Emmenés par l’ex-Secrétaire général Raila Odinga, ils ont décidé de créer un mouvement d’opposition : le mouvement Arc-en-Ciel. Les dissidents veulent aligner un candidat unique face au dauphin de Daniel Arap Moi.
Les déçus de Moi
Au pouvoir depuis 1978, le président kenyan accepte mal les réticences de ses anciens compagnons. Son ami et vice-président de la République, George Saitoti, a subi ses foudres. Il a été destitué, en août dernier, pour avoir émis des réserves sur la candidature d’Uhuru (qui signifie indépendance, liberté en langue swahilie) Kenyatta. Et trois ministres, devançant la décision du Président, ont présenté leur démission dimanche, juste avant la Conférence de la Kanu. Selon l’opposition, une victoire de Kenyatta signifierait pour le président Moi une assurance contre d’éventuelles enquêtes sur des affaires de corruption, de violations des droits de l’Homme ou de fuites des capitaux.
TSM, Tout sauf Moi. Les partis d’opposition multiplient les initiatives pour s’unir mais ces efforts sont pour l’instant assez stériles. Les candidatures se bousculent, au grand dam des initiateurs du mouvement Arc-en-Ciel. Qui explique que ce foisonnement fait le jeu du président Daniel Arap Moi. Mwai Kibaki, représentant du Parti de l’Alliance nationale du Kenya (Nak), fédération de quatorze partis d’opposition, se voit bien comme candidat unique contre le successeur désigné de Moi. Comme l’ex-ministre de l’Energie, Raila Odinga, et Simeon Nyachae, ancien ministre des Finances et candidat déclaré du parti Ford (Forum pour le rétablissement de la démocratie pour le peuple).
Le président Moi ne peut pas se représenter au scrutin présidentiel de décembre car la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat. Les élections se déroulent à un seul tour et le candidat est élu à la majorité relative.