Mohammed VI, Yusef Kaddur et les frères Azaitar : une alliance douteuse entre sport et pouvoir


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Abu Bakr Azaïtar et le roi Mohammed VI
Abu Bakr Azaïtar et le roi Mohammed VI

Le roi Mohammed VI, une figure centrale du pouvoir au Maroc, a su tisser des liens personnels avec plusieurs figures internationales, renforçant ainsi l’influence du royaume à travers des relations stratégiques. Parmi les personnalités proches du roi figurent Yusef Kaddur, un athlète espagnol, et les frères Azaitar, des combattants de MMA d’origine marocaine.

Si ces relations sont perçues par certains comme une stratégie pour promouvoir le Maroc sur la scène internationale, elles soulèvent néanmoins des questions sur le mauvais compagnonnage du roi et les choix controversés qu’il a faits en s’associant à des individus dont les passés judiciaires et les comportements posent problème.

L’histoire de Yusef Kaddur et du roi Mohammed VI débute de manière tragique. En 2021, après la mort de son frère Suli Abdeselam, Yusef reçoit un soutien inattendu et profondément humain de la part du roi, qui s’engage personnellement dans le rapatriement du corps du défunt. Ce geste, bien que touchant, marque le début d’une relation qui ne cesse de se renforcer. Depuis lors, Yusef Kaddur, qui a fait carrière dans les arts martiaux mixtes, a été vu à plusieurs reprises aux côtés du roi, notamment lors des célébrations de la victoire historique du Maroc contre l’Espagne en Coupe du Monde en 2022 et lors d’une escapade estivale à Tétouan en 2023.

De l’opportunité de maintenir une telle relation avec Yusef Kaddur

Cependant, au-delà de ces gestes de soutien et d’amitié, il convient de se poser la question de l’opportunité de maintenir une telle relation avec Yusef Kaddur. Le parcours de ce dernier, bien qu’impressionnant sur le plan sportif, n’est pas exempt de zones d’ombre. Son installation au Maroc et son rapprochement avec le roi ont certes permis à sa carrière de se développer, mais la question de la véritable nature de son influence et des intérêts sous-jacents au soutien royal demeure. En choisissant de s’associer à lui, Mohammed VI semble faire fi de la réputation de certains de ses proches, s’exposant ainsi à des critiques sur la nature de ses alliances.

Les frères Azaitar, Ottman et Abu Bakr, sont d’autres figures du sport de combat qui bénéficient de l’attention et du soutien de Mohammed VI. Comme Yusef Kaddur, leur carrière a prospéré grâce à leur installation au Maroc, où ils sont devenus des ambassadeurs du sport marocain, en particulier dans le monde du MMA. Ottman Azaitar, notamment, a acquis une notoriété internationale dans l’UFC, l’une des ligues de sports de combat les plus prestigieuses. Les deux frères ont souvent exprimé leur gratitude envers Mohammed VI, qui leur a fourni l’environnement nécessaire pour se développer.

Les frères Azaitar : un passif judiciaire qui ternit l’image de la monarchie

Cependant, derrière cette réussite sportive se cache un passif judiciaire préoccupant. Ottman Azaitar a été impliqué dans plusieurs affaires judiciaires, notamment en lien avec des accusations de dopage et des incidents hors du ring qui ont terni son image publique. Abu Bakr, quant à lui, a également eu une histoire personnelle tumultueuse, marquée par des comportements controversés qui, à plusieurs reprises, ont attiré l’attention des autorités. Des antécédents problématiques qui soulèvent des interrogations sur les raisons qui ont poussé Mohammed VI à s’entourer de telles personnalités.

Et surtout lorsqu’on apprend que « Abu Azaitar et son frère Omar, comparurent devant un tribunal » à Cologne où « le premier fut accusé d’avoir infligé de graves lésions corporelles et le second de vol (…) ». « Abu Azaitar, alors âgé de 17 ans (…), avait été inculpé pour avoir brutalement attaqué un homme d’affaires, menacé de le tuer en l’aspergeant d’essence et volé sa Ferrari. Il a été condamné en juin 2004 à deux ans et trois mois d’emprisonnement. Son frère Omar écopa, lui, de 20 mois avec sursis ».

Relations pour le Maroc : une opportunité, mais à quel prix ?

Le choix de s’associer à des individus au passé judiciaire flou semble en contradiction avec les valeurs que le roi souhaite incarner. En soutenant les Azaitar, le souverain marocain a couru le risque de faire passer un message ambigu sur la légitimité et la moralité de ses alliances. Un type de compagnonnage qui a remis en cause l’image que le royaume souhaite projeter sur la scène internationale, en particulier lorsqu’il s’est agi de promouvoir des figures d’exception censées incarner les valeurs d’excellence et de discipline.

Les relations entre Mohammed VI et ses alliés sportifs comme Yusef Kaddur et les frères Azaitar ne peuvent être réduites à de simples amitiés. Derrière ces liens se cache une stratégie diplomatique et un calcul visant à renforcer l’influence du Maroc dans les cercles internationaux. En soutenant des athlètes comme Kaddur et les Azaitar, Mohammed VI chercherait à valoriser le sport comme un vecteur puissant de projection du royaume à l’international.

Contraste choquant avec les principes d’intégrité et d’exemplarité

Cependant, cet objectif stratégique soulève des questions éthiques et politiques. La monarchie marocaine, en cherchant à s’associer à des personnalités au passé judiciaire controversé, risque de ternir son image. Ces alliances, loin d’être seulement basées sur des considérations sportives ou diplomatiques, semblent également être marquées par un pragmatisme douteux.

Le soutien du roi à des figures comme les Azaitar et Kaddur est souvent perçu comme une tentative de légitimer des individus aux comportements problématiques, créant ainsi un contraste choquant avec les principes d’intégrité et d’exemplarité que le souverain devrait défendre. Surtout lorsqu’on sait que l’un des frères Azaïtar est accusé de vol, extorsion, fraude, violence physique, association de malfaiteurs, vol avec récidive, fraude informatique, conduite sans permis, agression, trafic de drogue, faux et résistance à l’arrestation.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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