Pendant sa visite officielle de trois jours en Tunisie, le roi du Maroc, Mohammed VI, a plaidé en faveur d’une union maghrébine, à commencer par un axe Rabat-Tunis.
Le roi du Maroc, qui a achevé dimanche un voyage officiel de trois jours en Tunisie, a plaidé en faveur d’un axe Rabat-Tunis. Cette volonté de Mohammed VI vise a créer un duo maghrébin pouvant oeuvrer à l’intégration régionale.
Devant l’Assemblée nationale constituante (ANC), le souverain marocain a apporté son soutien à la transition démocratique tunisienne, avant d’exprimer son souhait de réactiver une union au Maghreb. En effet, voilà près de 25 ans que cette union entre les cinq pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie et Libye) est paralysée en raison du conflit entre le Maroc et l’Algérie autour du dossier sur le Sahara occidental. Le chef de l’Etat marocain a estimé que l’intégration régionale entre ces cinq pays était devenue une nécessité stratégique inévitable.
Une zone de libre échange au Maghreb
D’après Mohammed VI, il est impossible pour les pays du Maghreb de relever séparément les défis économiques, sociaux, sécuritaires et de lutte contre le terrorisme dans la bande sahélio-saharienne. Pour le souverain chérifien, il est temps de mettre en place une zone de libre échange au Maghreb, rapporte l’Agence Ecofin.
C’est donc en ce sens que le Maroc et la Tunisie ont résolu de commencer par un renforcement de leur partenariat bilatéral. Ainsi, selon le palais, l’axe Rabat-Tunis donnera à la « complémentarité maghrébine une expression concrète, pratique et réaliste ». Rabat et Tunis ont donc signé 23 accords de coopération, dans les domaines, entre autres, du tourisme, du transport, de l’industrie, de la formation…
La visite de Mohammed VI a été précédée par la tenue d’un forum économique qui a rassemblé les organisations patronales des deux pays, la CGEM et l’Utica.
Mohammed VI taclé par Alger
Vue d’Alger, la visite du roi marocain en Tunisie n’avait pas pour seul objectif de renforcer la coopération bilatérale. D’après le journal El Watan, qui se base sur « l’avis de tous les observateurs », la venue de Mohammed VI à Tunis avait pour but de suivre « le réchauffement de l’axe Tunis-Alger » . « Surtout après le récent soutien financier apporté par le gouvernement algérien à son voisin de l’Est ».
El Watan affirme également que Rabat « souhaiterait des facilités pour ses financements en Tunisie, notamment via Attijariwafa Bank et sa filiale tunisienne Attijari Bank ». Le média précise par ailleurs que le Maroc souhaite s’octroyer certaines entreprises saisies aux barons du régime de Ben Ali.
Le total des échanges entre les deux pays ne dépasse pas les 250 millions d’euros, souligne le journal.