Mohammed VI a, mercredi dernier, « réitéré la nécessité de procéder à la régularisation de la situation des sans-papiers en matière de résidence et d’activités qu’elles exercent, au même titre que les immigrés réguliers des autres nationalités, dont les immigrés subsahariens ». Une décision saluée par le gouvernement du Sénégal et acclamée par le peuple du pays de la téranga (hospitalité).
Au lendemain de la publication du rapport du Conseil national des droits de l’Homme au Maroc (CNDH), Mohammed VI a tenu, mercredi dernier, au palais de Casablanca, une réunion de travail avec son Premier ministre, Abdelilah Benkirane, ainsi que les ministres de l’Intérieur, des Affaires étrangères, de la Justice entre autres. Selon une dépêche de la MAP, Mohammed VI a insisté au cours de cette réunion que « le Maroc est devenu une terre d’accueil pour les migrants. Ainsi, à titre d’illustration, le nombre d’immigrés issus des pays d’Afrique Subsaharienne a quadruplé ». Mohammed VI a en ce sens « réitéré la nécessité de procéder à la régularisation de la situation de ces personnes en matière de résidence et d’activités qu’elles exercent, au même titre que les immigrés réguliers des autres nationalités, dont les immigrés subsahariens ».
Le gouvernement du Sénégal a salué cette décision prise par Mohammed VI, de définir une nouvelle politique migratoire globale dans le Royaume. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, parvenu lundi à la MAP, « le Sénégal se félicite de la perspective ainsi ouverte de régulariser la situation de certains immigrés, en leur offrant un accès aux opportunités d’emploi et de résidence qui ouvre les possibilités d’une meilleure intégration économique et sociale ». Le communiqué poursuit : « En prenant cette heureuse initiative, le Royaume du Maroc confirme ainsi sa tradition de terre d’accueil, de transit et de brassage socioculturel. Dans l’esprit des excellentes relations fraternelles unissant les deux pays, le Sénégal exprime son soutien à cette nouvelle politique migratoire, y compris, dans son aspect lié à la lutte contre le trafic et la traite des personnes ».
Cette décision de Mohammed VI, acclamée des deux mains par le Sénégal, va sans doute contribuer à faire oublier le dernier drame en date au Maroc : l’assassinat du jeune Sénégalais Ismaila Faye, poignardé à la gare routière de Kamra, à Rabat, pour une affaire de place dans un bus. Cet acte, apparenté à une action raciste, avait été sévèrement condamné par les militants des droits de l’Homme du Maroc. Avec cette décision prise par Mohammed VI, saluée par les Sénégalais de la diaspora, notamment ceux qui vivent dans le royaume et ceux qui sont au pays de la Téranga, on peut espérer que les relations entre le Maroc et le Sénégal seront davantage renforcées. En attendant que ces paroles soient transformées en actes, au Sénégal où le débat est sur la place publique, Mohammed VI est la nouvelle star.