Les gouvernants du monde entier se préparent au plus grand événement médiatique depuis bien des années, les funérailles de la reine Elizabeth II. Mais il y aura un absent de marque, lundi 19 septembre prochain, lors de la cérémonie officielle. Le roi Mohammed VI du Maroc ne sera pas présent personnellement et se fera représenter. Décryptage.
Le roi Mohammed VI et le Maroc avaient une estime profonde pour la reine Elizabeth II d’Angleterre. «Une grande amie spéciale qui était profondément respectée», a déclaré le souverain chérifien après la mort de la reine, le 8 septembre 2022.
Le roi Mohammed VI s’est ensuite félicité des relations fortes et de l’estime mutuelle entre les familles royales, britanniques et chérifienne. Il a adressé ses chaleureuses félicitations au roi Charles III et a souhaité maintenir les liens étroits unissant le Royaume du Maroc et le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord
Pour autant, le souverain chérifien ne se rendra pas aux funérailles de la reine d’Angleterre. Mais il ne faut pas y voir une quelconque méfiance vis-à-vis du nouveau roi d’Angleterre. Au contraire, «les Alaouites et les Windsor ont toujours eu d’excellentes relations, et cela ne s’est jamais démenti tout au long des soixante-dix ans du règne d’Elizabeth II», rapporte un diplomate dans Jeune Afrique.
Différences en matière de protocole entre les deux monarchies
L’explication de cette absence se trouve dans les usages et protocoles de la monarchie Alaouite. En effet, c’est conformément aux usages marocains que le roi Mohammed VI sera absent car il ne peut assister personnellement à des obsèques. Mais si le roi ne peut assister à la cérémonie, il se fera bien sûr représenter. A priori par son fils, Moulay El Hassan, comme ce fut déjà le cas lors du décès du président français, Jacques Chirac.
Plus jeune, Mohammed VI avait lui-même représenté son père, Hassan II, le 5 août 1974, lors des obsèques de George Pompidou à Notre-Dame. Pour les funérailles d’Elizabeth II, en raison de l’importance de l’événement, on peut même imaginer que le roi se fasse représenter par une délégation où seraient présents, outre son fils, son frère Moulay Rachid, une de ses sœurs et sa cousine Lalla Joumala, longtemps ambassadrice du Maroc à Londres.
La présence de Lalla Salma, toujours officiellement femme du roi Mohammed VI, serait une surprise de taille, mais elle n’est pas à écarter.