En indiquant que la localisation des terroristes avait été permise par « un pays hors Europe », le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, faisait allusion au Maroc qui a aidé les autorités françaises à débusquer Abdelhamid Abaaoud, cerveau des attentats de Paris.
Des informations fournies par les autorités marocaines ont permis à la France de lancer l’assaut contre le commando terroriste à Saint-Denis, mercredi matin. Le lendemain de l’assaut, jeudi, Bernard Cazeneuve indiquait que la localisation des terroristes avait été permise par « un pays hors Europe ». Il s’agissait en réalité du Maroc qui a mis la France sur la piste des terroristes de Saint-Denis.
«Suivez Hasna Ait Boulhacen. Elle s’est ultra-radicalisée»
L’occasion de la visite du roi Mohammed VI à Paris, ce vendredi, a été saisie par François Hollande pour remercier le Maroc pour « l’assistance efficace » qu’il a apportée à la France en l’aidant à repérer la présence, sur son territoire, d’Abdelhamid Abaaoud. Un rôle crucial des services de renseignement marocains dans l’enquête sur les attaques à Paris. C’est en effet Rabat qui a permis aux services antiterroristes parisiens de se mettre sur la piste d’Abaaoud sur le territoire français et contribué à déclencher l’opération à Saint-Denis. C’est aussi le royaume chérifien qui aurait orienté les enquêteurs français sur la piste belge. Comment ?
Nous sommes le mardi 17 novembre, quatre jours après les attentats de Paris. Quatre agents des services de sécurité marocains rencontrent des chefs de la police française. Selon des proches du renseignement marocain, ils offrent ce conseil : « Suivez la cousine du cerveau des attentats Abdelhamid Abaaoud : elle s’appelle Hasna Ait Boulhacen. Elle vit en France. Elle s’est ultra-radicalisée. Suivez sa piste. Ecoutez-la ! ».
Dès qu’elle a été informée de la présence d’Abdelhamid Abaaoud en France, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a suivi les écoutes d’Hasna Ait Boulahcen, jeune femme d’origine marocaine de 26 ans, présentée comme sa cousine et qui a été tuée mercredi avec Abdelhamid Abaaoud, lors de l’assaut des forces de l’ordre. Elle était déjà surveillée par la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, pour trafic de stupéfiants. Des écoutes ont permis d’entendre une conversation dans laquelle Hasna Ait Boulahcen faisait état de la présence d’Abdelhamid Abaaoud, ce Belge d’origine marocaine de 28 ans.
France/Maroc : main dans la main contre le terrorisme
Une surveillance physique a permis de déterminer que la jeune femme et le djihadiste se sont présentés dans l’immeuble de la rue Corbillon à Saint-Denis, mardi en début de soirée. La Sous-direction anti-terroriste (SDAT) ayant l’assurance que la « cible » se trouvait dans l’immeuble, décision a été prise de donner l’assaut mercredi au petit matin, d’autant que le groupe était soupçonné de préparer une nouvelle attaque jeudi, notamment contre la Défense en France.
La visite de Mohammed VI en France, ce vendredi 20 novembre 2015, prouve que, malgré les tensions diplomatiques, les deux pays luttent ensemble contre le terrorisme.