Le président égyptien Mohamed Morsi s’est rendu jeudi au Soudan pour y rencontrer son homologue, Omar el-Béchir. Les deux hommes tentent de normaliser leurs relations diplomatiques.
Une visite historique. Le président égyptien, Mohamed Morsi s’est rendu jeudi 4 mars à Khartoum, la capitale du Soudan. C’est sa première visite officielle au Soudan. Une première visite que les dirigeants politiques soudanais qualifient d’historique.
« C’est une visite historique en raison des relations stratégiques profondes entre les peuples des deux pays », indique Emad Sayed Ahmed, porte-parole du président soudanais.
Tentative de normalisation des relations
Une visite qui arrive à point nommé. Les relations diplomatiques entre les deux pays sont en effet qualifiées de « bonnes » ces dernières années. Malgré des périodes parfois tendues liées à des dossiers épineux dont le partage du fleuve Nil, les problèmes frontaliers et le triangle de ?al?’ib, région frontalière revendiquée par l’Egypte et le Soudan, entre autres.
Une série d’épisodes sombres, et parfois houleux, dont les deux dirigeants tentent de faire table rase. En septembre dernier, Mohamed Morsi et son confrère s’étaient déjà rencontrés au Caire.
Les deux pays avaient alors abordé de nombreuses questions inhérentes aux liens commerciaux, aux transports, aux investissements ainsi que le fameux pacte des « quatre libertés ». Un pacte qui permet aux citoyens des deux pays de se déplacer librement entre l’Egypte et le Soudan.
Omar el-Béchir, président illégitime ?
Aujourd’hui, même si Mohamed Morsi se félicite de l’accueil chaleureux que lui a réservé son homologue soudanais, il reste tout de même assez réticent. Il aurait même tenté de reporter sa visite au pays d’Omar el-Béchir.
Pour la simple et bonne raison que le président soudanais est sous le coup de plusieurs mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, crimes contre l’Humanité et génocide au Darfour.
Le pays est également soumis à des sanctions commerciales américaines depuis 1997 pour terrorisme et tentative de déstabilisation des pays voisins.
L’Egypte risque gros
Une visite qui risque d’isoler l’Egypte. Arrivé au pouvoir à la suite du départ de Hosni Moubarak, le parti des Frères Musulmans d’Egypte tente de séduire les bailleurs de fond occidentaux.
Confronté à un taux de chômage de plus en plus important (+ 12% en 2012) et une situation économique particulièrement morose, Mohamed Morsi tente de redorer le blason de son pays. Il a tout récemment demandé un prêt de 4,8 milliards de dollars au Fond Monétaire International (FMI) pour rétablir son économie.
Une visite à Omar el-Béchir, isolé sur la scène politique internationale, risque d’écorner l’image de l’Egypte qui vit, en ce moment, au bord de la faillite financière.