Mohamed Merah, le Toulousain de 24 ans d’origine algérienne, qui a tué sept personnes les 11, 15 et 19 mars derniers se revendique d’Al Qaïda. Son immeuble est cerné depuis 3h du matin par le Raid.
Un Toulousain de 24 ans, d’origine algérienne, est suspecté des meurtres commis les 11, 15 et 19 mars à Toulouse et à Montauban. Il a déclaré qu’il se rendrait dans l’après-midi de ce mercredi. Depuis 3h du matin, l’immeuble du suspect, Mohamed Merah, est cerné par le Raid, unité spécialisée dans les prises d’otages, dans le quartier de la Croix-Daurade, à Toulouse. Des échanges de coups de feu ont eu lieu entre le suspect et les policiers qui ont entamé des négociations, depuis suspendues. « Nous sommes certains que l’homme qui est cerné par la police est celui qui a commis les assassinats des 11, 15 et 19 mars », a déclaré le ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant.
Le jeune homme, qui se dit « moudjahidine » et membre d’Al Qaïda explique ses différents meurtres par un désir de vengeance. Il affirme « avoir voulu venger les enfants palestiniens et s’en prendre à l’armée française ». Dans un communiqué, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad, a indiqué qu’« il est temps que ces criminels arrêtent de revendiquer leurs actes terroristes au nom de la Palestine et de prétendre défendre la cause de ses enfants, qui ne demandent qu’une vie décente, pour eux-mêmes et tous les enfants du monde ». Mohamed Merah est suspecté d’avoir tué un parachutiste le 11 mars, celui qui lui a vendu le scooter T-Max dont il s’est servi pour commettre ses crimes. Le 15 mars, le tueur présumé s’en prendra à deux autres soldats à Montauban. Les trois militaires, assassinés à Montauban, appartenaient au 17e Régiment du génie parachutiste (RGP) qui intervient en Afghanistan. Trois jours plus tard, ce lundi, le suspect ôtera la vie à un enseignant de 30 ans et ses deux enfants de 6 et 3 ans, ainsi qu’à une fillette âgée de huit ans au collège-lycée juif d’Ozar Hatorah, à Toulouse. Les obsèques des quatre dernières victimes de Mohamed Merah et de l’un des militaires français se déroulent respectivement en Israël et en France ce mercredi.
Dans le collimateur des services de renseignement
Le suspect a fait la guerre sainte (djihad) à la frontière pakistano-afghane. « Cette personne a effectué des séjours en Afghanistan et Pakistan dans le passé, c’est quelqu’un qui a des attaches avec des personnes qui se réclament du salafisme et du jihadisme », a indiqué Claude Guéant. C’est à cette période que se serait radicalisé le tueur présumé, qui a « à son actif plusieurs actes de délinquance, une petite dizaine, dont certains étaient marqués de violence », selon le ministre de l’Intérieur. Il était « suivi par des agents toulousains par la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) », a également précisé Claude Guéant.
Mohamed Merah a tenté de rejoindre l’armée par deux fois, rapporte L’Express.fr. En 2008, il a postulé pour l’armée de Terre qui rejettera sa candidature. Deux ans plus tard, il tente d’intégrer la Légion étrangère mais c’est lui qui met fin au processus. Pour nombre de ses voisins, l’attitude de Mohamed Merah est incompréhensible. Selon l’un d’eux, cité par L’Express.fr, « Mohamed est un pur produit de la France, pas un produit de l’islam, il ne parlait pas de religion ! ».
C’est l’adresse IP de son frère qui a permis de retrouver la trace du Toulousain. Il avait utilisé cet ordinateur pour répondre à la petite annonce qui lui a permis d’acquérir son scooter auprès du militaire qu’il a assassiné par la suite. La police a également appris ce mardi qu’il s’était rendu dans une concession Yamaha pour modifier la couleur de son deux-roues. Il souhaitait également désactiver le traqueur GPS de son scooter, une requête très inhabituelle qui a alerté le concessionnaire.
La mère, le frère, également engagé dans l’idéologie salafiste selon Claude Guéant, et la compagne de Mohamed Merah, sont en garde-à-vue.