Mohamed El Baradeï et l’AIEA : Prix Nobel de la paix 2005


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L’Egyptien Mohamed El Baradeï et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qu’il dirige se sont vus décerner, ce vendredi matin à Oslo, le prix Nobel de la Paix 2005. Un signal fort que le Comité Nobel norvégien a tenu à donner à l’heure où la menace nucléaire plane de nouveau sur le monde. Avec ce Nobel de la Paix 2005, l’Afrique est distinguée pour la deuxième année consécutive.

Le Prix Nobel 2005 a été attribué, ce vendredi matin à Oslo, à Mohamed El Baradei et à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dont l’Egyptien est le directeur général. Le Comité Nobel norvégien a tenu notamment à saluer « leurs efforts visant à prévenir l’usage de l’énergie nucléaire à des fins militaires ». Le Comité a également voulu donner un signal fort, explique-t-il, « au moment où la menace que constituent les armes nucléaires s’accroît de nouveau » tout en réitérant son ferme engagement à l’un de ses objectifs majeurs : la réduction, voire l’abolition de l’usage des armes nucléaires sur la planète. Selon certains avis, cette distinction serait une sorte de « pied de nez » aux Etats-Unis, ce que réfute le Comité. Les Etats-Unis s’étaient récemment opposés à la réélection du Dr El Baradei à la tête de l’AIEA. Il avait, en effet, contredit les Américains, avant leur intervention en Irak, sur la présence d’armes de destruction massive dans le pays. Rappelons que ce fut le principal motif, qui s’est avéré fallacieux, avancé par les Etats-Unis pour expliquer leur intervention armée dans la région.

Celui qui a tenu tête à l’Amérique

Celui qui a tenu tête à la puissante Amérique et qui a mis « l’indépendance et l’impartialité » au centre de son travail est né le 17 juin 1942 en Egypte. Titulaire d’un doctorat en droit international en 1964, il commence alors sa carrière diplomatique au service de son pays au sein des Nations Unies. Il s’occupe déjà, en autres, des questions relatives au contrôle des armes. Après avoir assumé plusieurs fonctions diplomatiques et politiques, il fait son entrée à l’AIEA en 1984. L’Agence est une organisation intergouvernementale appartenant au système des Nations Unies chargée de « détecter le détournement des matières fissiles et de garantir l’application du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires ». Dans ce cadre, elle veille au bon usage de l’énergie nucléaire dans le domaine civil. Une mission délicate que Greenpeace, l’organisation écologiste, a souligné en exprimant, selon l’AFP, son regret quant à la distinction accordée à une structure qui a le « double rôle » de « gendarme et promoteur du nucléaire ».

Mohamed El Baradei dirige cette agence depuis le 1er décembre 1997 et a été réélu à son poste en 2005 pour un troisième mandat de quatre ans. Dans le discours prononcé à l’occasion de la remise du prix, il a dit ressentir « gratitude, fierté et espoir ». Des sentiments que ressentent également le continent africain qui est honoré pour la deuxième année consécutive : un de ses fils, après l’une de ses valeureuses filles, Wangari Mathaai, vient de recevoir l’un des plus prestigieux prix au monde. L’AIEA et son chef recevront leur récompense – une médaille d’or, un diplôme et un chèque de 10 millions de couronnes suédoises (1,3 million de dollars) le 10 décembre prochain.

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