En quittant son village natal de Bougaribaya, dans le cercle de Kita, dans la région de Kayes, au Mali, Mohamed Dembélé, 25 ans, qui n’a pas eu la chance de fréquenter une école française ou arabe, espérait trouver une vie meilleure au pays de la Téranga, le Sénégal. Mais, ce n’est pas gagné d’avance. Le jeune vendeur ambulant, atteint d’albinisme, est toutefois obligé de se réveiller au premier chant du coq, pour entamer sa longue journée de travail. Son rêve est de pouvoir surmonter tous les obstacles qui se dressent sur son chemin et devenir un jour un grand commerçant pour aider ses proches et ses semblables.
Issue d’une famille modeste de 10 enfants, 4 atteints d’albinisme, dont lui-même, Mohamed Dembélé, est un Malien vendeur ambulant à Dakar, au Sénégal. Malgré les difficultés, il se débrouille tous les jours pour faire un pas de plus vers son objectif : celui de devenir automne et pouvoir aider sa famille et ses semblables. Même si les choses paraissent très laborieuses pour lui en ce moment, il ne compte pas baisser les bras. Il préfère gagner sa vie à la sueur de son font, plutôt que de tendre la main à quiconque. Dès le premier chant du coq, Mohamed Dembélé se réveille, pour entamer sa dure et longue journée de travail, parcourant les deux voies de Front de Terre, à Dakar, en quête d’un éventuel client.
« Je fais ce travail depuis 2018. Je suis originaire du Mali et je me débrouille. Je viens du cercle de Kita, dans la région de Kayes et plus précisément de Bougaribaya. Je suis venu à Dakar dans l’espoir de devenir autonome et de pouvoir aider ma famille au village. Arrivée dans ce pays, j’ai commencé à économiser un peu d’argent, en faisant des petits boulots, pour pouvoir entamer mon activité de vendeur ambulant. J’ai d’abord commencé à vendre des mouchoirs. Je les prenais à 2 500 FCFA pour ensuite les revendre en détail », a-t-il fait savoir.
« Petit à petit, je suis parvenu à diversifier les marchandises que je propose aux clients. Il faut reconnaître que ce n’est pas du tout facile, parce qu’il y a beaucoup de personnes qui pratiquent la même activité et souvent, il faut passer toute la journée sous le chaud soleil, pour nous retrouver avec 3 000 FCFA de revenu. Si on prend en compte ses dépenses journalières, il ne nous reste pas grand-chose. Mais, je préfère faire ce travail plutôt que tendre la main », a poursuivi celui qui est présenté par ses collègues comme étant toujours actif, dynamique et persévérant.
Mohamed Dembélé porte des tâches noires sur la peau. C’est l’effet des coups de soleil. Il n’a pas le choix dit-il, n’ayant pas assez de moyen pour se protéger, afin de réduire les risques de cancer de la peau. Le jeune homme raconte qu’assez souvent, des ONG viennent le rencontrer lui et ses semblables, mais juste pour les regrouper quelque part, les filmer et leur offrir des kits de protection, qui ne leur servent souvent à rien. « Il y a souvent des gens qui viennent nous voir. Ils nous amènent je ne sais où, juste pour nous filmer et nous donner quelques chapeaux et des produits qui sont inefficaces contre l’exposition au soleil. Moi, je pense qu’ils devaient nous permettre de pouvoir travailler et gagner honnêtement notre vie et éviter à nombre d’entre nous de tendre la main », regrette-il.
Mohamed travaille tous les jours, de 7 à 20 heures. Son rêve est de devenir un jour un grand commerçant philanthrope. « J’ai beaucoup de projets en tête et que j’espère réaliser dans le futur, si Dieu me donne les moyens et la santé nécessaire. J’aimerais bien gagner ma vie, aider ma famille et pouvoir fonder un foyer. J’aimerais aussi apporter mon soutien aux plus démunies, surtout les personnes atteintes d’albinisme comme moi. J’espère y parvenir un jour. Je ne rejette aucun soutien, pour parvenir à réaliser ce rêve. Mais que cela ne soit pas de l’aumône », a ajouté Mohamed Dembélé.
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