L’annonce par le Mali de son retrait de la force G5 Sahel pourrait avoir de graves conséquences dans la région devenue repaires des terroristes. D’ores et déjà, le Président du Niger, Mohamed Bazoum, annonce la mort de la force sous-régionale.
C’est dans un entretien exclusif accordé au quotidien français La Croix que le chef de l’Etat du Niger, Mohamed Bazoum, est revenu sur la décision malienne de claquer la porte de la force militaire conjointe formée par le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie. Créée en 2014, à l’initiative des chefs d’Etat, cette force a pour mission de lutter contre le terrorisme galopant dans la région. Seulement, après la décision malienne, Bazoum estime que «le G5 Sahel est mort».
«L’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest est une mauvaise chose pour toute la sous-région… Le G5 Sahel est mort… Si ce pays était dans une situation normale, nous serions en mesure de développer notre coopération en relation avec Barkhane», a déploré le chef de l’État nigérien. Mieux, Mohamed Bazoum alerte que «notre frontière avec le Mali est sous la coupe de l’État islamique au Grand Sahara», d’autant que «Bamako n’a pas investi les postes avancés dans cette zone». Une situation qui n’arrange pas les choses dans la zones dite des trois frontières où sévissent de plus en plus les bandes armées.
Et la décision malienne a de quoi inquiéter plus d’un état voisin. C’est dans la soirée du dimanche 15 mai que le colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement malien, dénonçant la non-tenue de la 8ème session ordinaire, prévue en février, a annoncé la nouvelle du retrait de Bamako. Selon les nouvelles autorités maliennes, il s’agissait d’une «violation d’une décision prise par l’Institution, mais aussi celle des textes de base du G5 Sahel». Bamako soutient voir une certaine manœuvre visant à l’isoler, avec notamment «certains Etats» qui s’opposent à sa présidence de cette force conjointe.