L’ancien président anjouanais Mohamed Bacar souhaite obtenir le droit d’asile en France, où il a trouvé refuge, depuis mercredi, sur l’île de Mayotte. Sa requête risque d’accroître les tensions qui règnent entre Paris et Moroni.
Mohamed Bacar, le président déchu de l’île d’Anjouan, a demandé mercredi l’asile politique à la France. Il était jusqu’ici introuvable, après que son régime a été renversé mardi par l’armée nationale de l’Union des Comores, aidée des troupes de l’Union africaine. L’ancien président anjouanais se serait déguisé en femme pour rejoindre l’île française de Mayotte mercredi après-midi, en bateau rapide, accompagné d’une dizaine de personnes et d’hommes armés. L’information a été confirmée par Mohamed Bacar Dossar, le directeur de cabinet du président comorien chargé des questions de défense, et les autorités françaises.
L’ancien président anjouanais est sous le coup d’un mandat d’arrêt international et Moroni espère qu’il sera « respecté » par les autorités françaises. Selon Le Monde, Ahmed Abdallah Sambi, le président de l’Union des Comores soupçonne la France de soutenir Mohamed Bacar, en tant que dernière figure en date des velléités séparatistes anjouanaises. La France à qui l’homme d’Etat doit la vie sauve à Mayotte. Ce sont des gendarmes français qui lui auraient permis d’échapper à la colère de ressortissants anjouanais informés de sa venue sur l’île et mécontents de sa politique dans leu pays.
Bacar met Paris dans l’embarras
Paris propose d’ailleurs l’asile politique à Mohamed Bacar depuis que son régime est menacé. Les élections de juin 2007, qui lui avaient permis d’être reconduit à la présidence d’Anjouan où il est arrivé en 2001 grâce à un coup d’Etat, avaient été invalidées par le gouvernement fédéral. L’Union des Comores lui avait alors enjoint de quitter le pouvoir, avant de l’y contraindre avec l’opération « Démocratie au Comores ». Une opération à laquelle la France a apporté un soutien logistique en transportant les soldats tanzaniens de la force de l’UA et en fournissant des munitions aux soldats comoriens.
Alors que les Anjouanais protestent déjà contre la présence de Mohamed Bacar sur l’île française de Mayotte, d’autres manifestations anti-françaises devraient être organisées, ce jeudi, à Moroni, la capitale de l’Union des Comores, d’après Le Monde. A Anjouan, Ikililou Dhoinine, l’un des vice-présidents de l’Union des Comores a été désigné mercredi pour administrer l’île en attendant la formation d’un gouvernement de transition.
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