Mission diplomatique à Kinshasa et Kigali : la France exige le retrait des troupes rwandaises de la RDC


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Le Président français, Emmanuel Macron
Le Président français, Emmanuel Macron

La situation en République Démocratique du Congo (RDC) continue de se détériorer alors que les combats dans l’Est du pays s’intensifient. L’armée congolaise, soutenue par ses alliés, se bat contre les milices du M23, un groupe armé qui bénéficie du soutien des forces rwandaises. Dans ce contexte, les efforts diplomatiques se multiplient pour tenter de trouver une solution à ce conflit, particulièrement en ce qui concerne l’implication du Rwanda.

Jean-Noël Barrot, ministre français chargé du Numérique, a récemment effectué une visite dans deux capitales de la région : Kinshasa, capitale de la RDC, et Kigali, la capitale du Rwanda. Après sa rencontre à Kinshasa, le 30 janvier, avec le Président Félix Tshisekedi, il a pris la direction de Kigali, le 31 janvier, pour échanger avec le Président rwandais, Paul Kagame.

Une diplomatie sous pression

Si la visite de Jean-Noël Barrot à Kinshasa n’a donné lieu à aucune déclaration publique immédiate, les autorités françaises ont précisé, depuis Paris, que cette initiative s’inscrivait dans un cadre diplomatique plus large, visant à soutenir les initiatives de paix mises en place à Luanda et Nairobi. Ces deux processus ont été conçus pour apaiser la situation dans l’Est de la RDC et pour renforcer le dialogue entre les différentes parties prenantes.

En poursuivant sa mission à Kigali, le ministre français a insisté sur la nécessité de retirer les troupes rwandaises déployées dans l’Est de la RDC. Dans le même temps, les autorités françaises ont affirmé leur condamnation sans ambiguïté de l’offensive lancée par le M23, soutenu par le Rwanda. Selon les services de Jean-Noël Barrot, la France considère que le M23 doit immédiatement se retirer des zones qu’il occupe dans l’Est du pays, et que les forces rwandaises doivent également quitter le territoire congolais sans délai.

La France réitère son soutien à la RDC

Lors de son entretien avec le Président Félix Tshisekedi, le ministre des Affaires étrangères français a rappelé la position de la France sur la crise dans l’Est de la RDC. Selon la présidence congolaise, cette rencontre d’une heure a permis de souligner que la France reste un allié stratégique de la RDC dans cette période de tensions. Le gouvernement congolais a exprimé sa satisfaction quant à cette visite, en mettant en avant le soutien continu de Paris à son pays au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.

En effet, la France, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité et disposant d’un droit de veto, a été un acteur clé lors des deux dernières réunions urgentes de l’ONU concernant la crise en RDC. Cependant, bien que Kinshasa se réjouisse de ce soutien diplomatique, un communiqué de la Présidence congolaise a souligné que la RDC attendait « un peu plus d’actions » de la part de la France. En particulier, les autorités congolaises espèrent que la France exercera des pressions diplomatiques plus fortes sur le Rwanda pour obtenir des sanctions internationales.

Le Rwanda nie toute implication directe avec le M23

Si le retrait des troupes rwandaises ne peut être rapidement obtenu, Kinshasa se tourne vers l’ONU pour que des mesures coercitives, notamment des sanctions, soient prises contre Kigali. Depuis plusieurs années, la RDC accuse régulièrement le Rwanda d’apporter un soutien militaire et logistique aux rebelles du M23, un groupe armé composé en grande partie de Tutsis qui a émergé à la suite des guerres de la région des Grands Lacs dans les années 1990.

Les autorités rwandaises, pour leur part, n’ont cessé de nier toute implication directe avec le M23. Le Rwanda soutient qu’il est dans une position de légitime défense. Kigali argue que la présence de groupes armés hostiles à son régime à l’est de la RDC représente une menace pour sa propre sécurité. Cependant, cette situation a conduit à une série d’accusations mutuelles entre les deux pays.

L’attente de la RDC : des actions concrètes

Pour la RDC, les démarches diplomatiques entreprises par la France sont perçues comme essentielles, mais les autorités congolaises restent impatientes et souhaitent des actions plus fermes. En effet, le soutien diplomatique, bien qu’important, semble insuffisant pour mettre fin à la violence qui ravage la région. Kinshasa espère que les efforts français permettront d’obtenir un soutien plus concret, notamment en poussant les nations partenaires à adopter des sanctions plus strictes contre Kigali.

Jean-Noël Barrot, en tant que représentant de la France, a ainsi affirmé la position de son pays concernant la crise en RDC. Il a appelé à la fois à la cessation des hostilités et au retrait des troupes rwandaises.

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