Le Botswana vient d’élire sa Miss HIV 2003. Une femme séropositive choisie pour son courage et sa détermination. Les organisateurs espèrent que l’élection fera reculer la stigmatisation dont sont victimes les personnes infectées.
Belle et séropositive. Kgalalelo Ntsepe a remporté, samedi, à Gaborone, la deuxième élection de Miss HIV du Botswana. Avant d’accéder à la plus haute marche du podium, la gagnante a dû se mesurer, en tenue traditionnelle puis en robe de soirée, à 13 autres candidates. Le choix était très serré mais le jury a finalement décidé de gratifier le courage dont fait preuve au quotidien Kgalalelo Ntsepe.
La Botswanaise a appris qu’elle était infectée par le virus il y a deux ans. Un état qu’elle a refusé de cacher. Depuis, elle est très active en matière de prévention. Elle conseille les jeunes, souligne l’importance du dépistage, déculpabilise les malades, les pousse à parler de leur infection et exhorte les citoyens sains à ne pas rejeter les personnes atteintes. Une parfaite ambassadrice pour les populations concernées.
Symbole de l’efficacité des anti-rétroviraux
Mais Kgalalelo Ntsepe n’a pas toujours eu la force de mener ce combat. A l’époque de son dépistage, elle était déjà très malade et ne pesait que 48 kg. La politique du gouvernement, qui offre les médicaments gratuits à tous les citoyens, lui a certainement sauvé la vie. Aujourd’hui, elle a repris une trentaine de kilos et se porte bien. Preuve de l’efficacité des anti-rétroviraux.
Pour concourir, les candidates devaient être séropositives, ou avoir un proche infecté, et tout connaître du sida. L’occasion pour elles de montrer que le virus n’empêche pas de mener une vie normale. Et surtout qu’une femme peut être belle tout en étant séropositive. Les organisateurs de l’élection espèrent que l’initiative fera reculer la stigmatisation quotidienne que subissent les séropositifs et les sidéens. Un travail indispensable dans un pays où près de 38% des adultes sont touchés. Le taux plus élevé d’Afrique.