La femme la plus belle d’Afrique de l’Ouest sera désignée le 2 décembre prochain, à Lomé, au Togo. Belle, mais aussi intelligente, insiste Victor Yapobi, qui organise le concours depuis son lancement en 1994. L’ancien banquier reconvertit dans l’événementiel répond aux questions d’Afrik.
Avec la collaboration de John Dossavi
Victor Yapobi organise depuis douze ans le concours de beauté Miss Cedeao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest). Le samedi 2 décembre, les miss nationales de douze pays de la sous-région – Bénin, Burkina-Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Liberia, Niger, Nigeria, Sénégal, Guinée-Bissau et Togo – vont se retrouver au Palais des Congrès de Lomé. L’une d’elles va prendre la place de la Capverdienne Neves Tania, élue miss Cedeao en 2005, à Cotonou. Depuis 1994, le concours s’est tenu tous les ans à l’exception de l’année 2003, où la Côte d’Ivoire, le pays d’origine de son promoteur, Victor Yapobi, n’a pas été en mesure de l’organiser. L’ancien banquier reconvertit dans l’événementiel, actuellement président de l’Association des promoteurs professionnels du spectacle de Côte d’Ivoire (Aprosci), répond aux questions d’Afrik.
Afrik : Pourquoi avoir créé le concours Miss Cedeao ?
Victor Yapobi : A l’époque il n’y avait pas de concours de miss sous régional. Il n’y en avait d’ailleurs pratiquement aucun au niveau national. J’ai moi-même mis sur pied une douzaine de comités nationaux qui fonctionnent très bien aujourd’hui.
Afrik : D’autres concours de miss existent aux niveaux nationaux. Comment cohabitez-vous avec eux ?
Victor Yapobi : Je favorise moi-même ces petits concours. Comme les écoles de football permettent l’éclosion de nouveaux talents, plus il y a de concours, plus les miss nationales sont belles. Il faut seulement que ces concours soient organisés dans de bonnes conditions, avec respect pour les jeunes filles… Les comités nationaux que j’ai contribué à mettre sur pied sont les seuls reconnus par les gouvernements représentatifs qui participent à miss Cedeao. Les autres petits concours n’ont pas le même crédit.
Afrik : L’image de la miss et du mannequin dans certains pays africains est assez négative. Une miss Fima (Festival international de la mode africaine) burkinabé expliquait récemment à Afrik comment les candidates pouvaient être apparentées à des prostituées dans son pays…
Victor Yapobi : Le phénomène des miss n’est pas encore bien ancré dans notre culture. C’est pourquoi je me bats pour que ces concours ne soient pas bâclés, que les mœurs soient respectées et que les concurrentes se comportent bien. La perception des gens dépend aussi du dynamisme des comités nationaux.
Afrik : Que remportent les lauréates de miss Cedeao ?
Victor Yapobi : Depuis la création du concours, la miss Cedeao remporte le prix Félix Houphouët Bouagny de l’intégration sous régionale. Car nous prônons l’intégration, notamment culturelle, au niveau de la sous-région. Le prix est cette année d’une valeur de 2 millions de FCFA. Il est généralement offert par le gouvernement ivoirien mais nous avons dû le financer sur nos fonds propres pour les années 2002 et 2003. Cette année, le ministre ivoirien de l’Intégration va le remettre en personne et la Côte d’Ivoire va le prendre en charge, même si nous n’avons pas encore reçu les fonds. La première dauphine remporte 1 millions de FCFA et la deuxième 750 000 FCFA. Sans compter les lots offerts par les sponsors. Les deux principaux cette année sont Uniwax et Air Sénégal International.
Afrik : Quelles activités sont proposées à la miss Cedeao ?
Victor Yapobi : Une fois élue, elle participe à de nombreuses actions menées par le secrétariat exécutif de l’organisation ouest-africaine, à des actions caritatives ainsi qu’à tous les sommets des chefs d’Etats. Tout cela, en fonction du déroulement de ses études. Les candidates sont souvent des élèves qui poursuivent leurs études supérieures. Des chèques Cedeao permettent également à la miss de faire des achats sans avoir trop de liquidités sur elle lorsqu’elle se déplace. Et un passeport Cedeao lui permet de voyager dans la sous-région.
Afrik : Existe-t-il en Afrique de l’Ouest un marché de la mode en mesure d’employer les miss dans des fonctions de mannequins ?
Victor Yapobi : Miss et mannequin sont des activités très différentes. On peut-être mannequin et être très bête. Au contraire, les miss doivent avoir quelque chose dans la tête. Très souvent, elles ne se dirigent pas vers le mannequinat mais vers le libéral, les métier d’avocat, de médecin…
Afrik : Existe-t-il un concours de Miss Afrique ? Dans le cas contraire, est-il imaginable de l’organiser, en collaboration par exemple avec Miss Afrique Centrale et Miss Malaïka (Afrique australe) ?
Victor Yapobi : A l’heure actuelle, je suis le seul détenteur des droits sur « Miss Afrique ». Mais je n’ai pas encore les moyens de l’organiser. Je suis l’organisateur de Miss Afrique centrale, quant à Miss Malaïka, le concours ne serait pas compatible avec un Miss Afrique.
Afrik : Il vous faudra alors organiser des comités en Afrique australe…
Victor Yapobi : Je suis en train de créer un comité au Tchad. Je n’ai pas commencé l’Afrique australe mais il faudra bien y aller.
La liste des pays en lice pour l’élection de Miss Cédéao 2006 et le contact du comité d’organisation.