Depuis l’arrestation samedi dernier, à Londres, d’Emmanuel Karenzi Karake, chef du service des renseignements rwandais, la colère des autorités rwandaises ne retombe pas. Elles sont montées à tour de rôle au créneau pour crier au scandale.
Le 20 juin dernier, le Général Emmanuel Karenzi Kareka, a été appréhendé à l’aéroport de Londres à la demande de l’Espagne qui a émis un mandat d’arrêt à son encontre. Elle lui reproche « des crimes de guerre et de terrorisme », mais aussi d’être à l’origine de la mort des trois travailleurs espagnols, en 1997.
Cette interpellation a provoqué un tollé à Kigali, notamment la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, qui avait dénoncé sur son compte Twitter l’acte. « La solidarité occidentale pour avilir les Africains est inacceptable. C’est un scandale d’arrêter un responsable rwandais sur la base de la folie de pro-génocidaires », avait lancé la patronne de la diplomatie rwandaise.
Depuis Londres où il est en fonction, William Nkurunziza, l’ambassadeur du Rwanda, avait dit sa surprise face à cette arrestation. « C’est exceptionnel qu’on nous dise qu’il a été arrêté pour crimes de guerre. Supposer qu’un seul de nos quarante leaders est coupable de crime de guerre est une insulte à notre conscience collective », a-t-il relevé.
Face aux députés de son pays, le Président Paul Kagamé n’a pas fait l’économie de ses propos pour dénoncer les conditions d’arrestation de son chef des services de renseignement et pointé du doigt l’Occident. « L’arrestation du chef des services de renseignements du Rwanda est basée sur l’arrogance absolue et le mépris (…) Ils doivent l’avoir pris par erreur pour un immigrant illégal. Ils nous traitent tous comme ils traitent les immigrants illégaux », a déclaré Paul Kagamé, très en colère.
Détenu depuis le 20 juin à la prison de Belmarsh, le Général a été présenté ce jeudi 25 juin à un juge britannique qui lui a notifié sa mise en liberté conditionnelle. Le Rwanda a cautionné la somme de 1,4 million d’euros pour obtenir cette mise en liberté conditionnelle. Le Général Karenzi comparaîtra le 29 octobre prochain lors d’une audience, ses avocats auront d’ici là, le temps qu’il faut pour se préparer.