Miriam Makeba, les clés du mystère


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Miriam Makeba, les clés du mystère

Pourquoi Miriam Makeba est-elle communément considérée comme la plus grande des artistes africaines ? Une réputation acceptée de tous, même si peu connaissent vraiment le répertoire de la diva sud-africaine. Il existe heureusement une très complète compilation pour nous offrir un tour d’horizon de son répertoire et prouver toute l’étendue de son talent.

Que connaît-on de Miriam Makeba ? Le grand public aura aujourd’hui vaguement conscience qu’il s’agit d’une des plus grandes dames de la musique africaine, mais ne saura vous citer de son répertoire que le célèbre « Pata Pata ». Et encore, parce que remis au goût du jour par la déesse sénégalaise Coumba Gawlo en 1998. L’artiste sud-africaine ne pourrait se résumer à cela. Car, jazz, traditionnel, gospel ou fusion : elle développe, en anglais ou en zulu, une impressionnante palette de styles. Un nouvelle compilation, estampillée Definitive collection, présente l’oeuvre extrêmement riche de la star.

La Ella Fitzgerald d’Afrique

Une nouvelle qui en surprendra plus d’un : Miriam Makeba chante le jazz. Une performance qui n’a rien d’anecdotique ou d’expérimental. Miriam excelle. A l’écoute de morceaux tels que « Back on the moon » ou « Quickly in love », on ne peut s’empêcher d’établir un respectueux parallèle avec la grande Ella Fitzgerald. Le même sens du swing, la même maîtrise vocale, la même pureté dans la voix.

Voyage à travers le parcours artistique de l’étoile de Johannesburg, la compilation nous révèle, comme il fallait s’y attendre pour une artiste jazz, que Miriam Makeba est également très à l’aise en gospel. Comme en témoigne les titres « Live humble » ou encore « Hush » dont l’interprétation se révèle à la fois profonde et enlevée.

En anglais ou en Zulu

Nous n’avons jusqu’ici fait cas que de l’oeuvre en anglais de l’artiste. Et c’est peut être ce qui lui a donné une partie de sa notoriété internationale. Miriam Makeba n’a pourtant jamais renié ses racines. Et la majeure partie de son répertoire est interprétée en zulu. Un cauchemar phonétique pour les Occidentaux dont le célèbre claquement de langue caractéristique les empêchera assurément de briller dans les karaokés. L’artiste nous apprend que le très velouté morceau « Click song », traditionnellement chanté à l’occasion du mariage des jeunes filles, a été rebaptisé ainsi par les Anglais car ils n’arrivaient pas à prononcer le titre exact.

Mais la barrière de la langue importe peu quand c’est Miriam Makeba qui est au micro. Appuyée ou non par une solide orchestration, sa voix peut suffire, à elle-seule, à vous transporter. La compilation, très bien faite, est le premier pas idéal pour découvrir l’artiste et l’étendue de son talent. Une valeur sûre.

• Pour commander le disque : Miriam Makaba, The definitive collection, distribution Saint George (Sony) 2002.

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