
La 31ème édition de l’African Mining Indaba, forum de référence sur les mines en Afrique, vient tout juste de s’achever à Cape Town en Afrique du Sud. Parmi les principales attractions cette année, le Tanganyika, province de l’est de la République démocratique du Congo, dont le potentiel minier, très important, demeure largement inexploité.
« Investir au Tanganyika, c’est investir dans l’avenir », lance tout sourire Christian Kitungwa Muteba, Elu il y a un peu moins d’un an, le jeune gouverneur du Tanganyika (37 ans à peine) a, en quelques mois, donné un nouveau souffle à cette province qui jusque-là souffrait de la comparaison avec ses voisines du Haut-Katanga et du Lualaba, elles aussi issues du démembrement de l’ex-Katanga et particulièrement bien dotées sur le plan minier.

Ce pourrait n’être bientôt plus qu’un souvenir. Pour la première fois depuis sa création en 2015, le Tanganyika a participé à l’African Mining Indaba Forum, événement de référence du secteur minier en Afrique qui s’est tenu du 2 au 6 février au Cap en Afrique du Sud. Et c’est son gouverneur en personne qui a joué les VRP. Membre de la délégation congolaise emmenée par la première ministre Judith Suminwa et le ministre des Mines Kizito Pakabomba, Christian Kitungwa n’est pas passé inaperçu, multipliant les contacts avec de potentiels investisseurs malgré un climat ambiant alourdi par le conflit à l’est de la RDC.
Il faut dire que, sur le plan minier, le Tanganyika a un énorme potentiel. Et celui-ci demeure à ce jour, largement inexploité. « Nous sommes la capitale mondiale du lithium. Mais nous avons aussi du coltan, de la cassitérite, du cuivre, de l’or, etc. », fait observer Christian Kitungwa. « Bref, tous les minerais critiques, ou presque, nécessaires à la transition énergétique et à la décarbonation de l’économie se trouvent au Tanganyika ! »
Mais il n’y a pas que les mines. « Nous avons également des réserves pétrolières et des terres arables en quantité importante pour la production agricole. De même qu’un énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables », insiste le gouverneur qui, depuis sa prise de fonction en juillet 2024, s’est efforcé de renforcer la sécurité et d’assainir le climat des affaires en faisant la chasse à la corruption et aux tracasseries administratives en tout genre. Des mesures de nature à rassurer les investisseurs.

A ses interlocuteurs dans les allées bordées de stands au Forum Indaba, Christian Kitungwa Muteba fait observer que le Tanganyika dispose d’un autre atout majeur : sa position géographique. « Investir au Tanganyika, ce n’est pas investir dans une seule province. C’est avoir accès à un vaste marché régional qui comprend la RDC, la Tanzanie, la Zambie et le Burundi ».
De fait, Kalemie, le chef-lieu du Tanganyika, n’est qu’à 125 kilomètres du port de Kigoma en Tanzanie, qui lui-même est relié au port de Dar es-Salaam sur l’océan Indien. « Une position idéale pour faciliter les exportations, rapidement et à des coûts très compétitifs », alors que d’autres provinces du pays pâtissent, elles, à l’inverse, de leur enclavement.
« Le Tanganyika est plein d’opportunités et ouvert à tous les investisseurs », lance Christian Kitungwa. Certains l’ont bien compris, à l’instar du chinois Zijin (détenteur d’une licence couvrant le nord-est de la mine de lithium de Manono) qui a déjà commencé la construction d’une usine. D’autres devraient lui emboîter le pas. « Ils seront tous les bienvenus », assure le gouverneur.