Disposant d’un vaste potentiel en graphite, le Mozambique suscite aujourd’hui l’intérêt des investisseurs mondiaux. Les États-Unis, en 2023, manifestaient déjà un grand intérêt pour ce riche minéral en communiquant sur un prêt de 150 millions de dollars accordés à l’entreprise australienne Syrah ressources, qui est en charge de l’exploitation de la plus grande mine de graphite d’Afrique, localisée à Balama. Ce financement, annoncé un an plus tôt, fut concrétisé le 30 octobre suite à l’achèvement de plusieurs conditions.
Le partenariat entre Syrah et la Development Finance Corporation (DFC), l’agence de financement du développement des États-Unis a abouti à un prêt organisé en plusieurs versements avec une expiration en 2037. Le premier décaissement devrait survenir en novembre 2024 pour un montant avoisinant 73 millions de dollars. Ces fonds seront consentis à l’agrandissement des installations de stockage de déchets de la mine et la garantie des frais opérationnels. Cette introduction de capital devrait permettre à Syrah de satisfaire la demande croissante de graphite naturel, un composant essentiel des batteries pour véhicules électriques.
Multiplier les réserves de minéraux critiques
Le Mozambique avec la mine de Balama, possède une ressource d’une grande importance pour les industries de haute technologie. Le graphite exporté aux États-Unis, est transformé principalement dans une usine de Syrah présente en Louisiane. A son tour, cette installation alimente de grandes entreprises comme Tesla, en matière première pour ses batteries, ce qui constitue pour les États-Unis une alternative à l’emprise chinoise. Cette dernière, en effet, possède environ 90% de la production mondiale de graphite raffiné consacré aux batteries.
A travers ce prêt, les États-Unis cherchent notamment à multiplier leurs réserves de minéraux rares. Face à la Chine qui est largement en tête de la chaîne de production de graphite, les États-Unis tentent d’assurer le bon fonctionnement de leurs industries d’énergies renouvelables ainsi que la mobilité électrique. Pour le Mozambique, c’est un nouveau monde qui s’offre au pays, de nouvelles opportunités. Le pays situé au sud de l’Afrique peut envisager des retombées économiques conséquentes, la création d’emplois, le renforcement des infrastructures locales soutenant son économie.