L’abondante richesse minérale du continent africain offre une opportunité unique de générer des revenus pour les gouvernements, de financer le développement et d’améliorer les conditions de vie. Cela dans une trajectoire de développement énergétique durable pour la planète.
Les minéraux critiques sont des matières premières essentielles pour les technologies modernes et la transition énergétique. Ils sont désignés comme « critiques » en raison de leur importance économique et de leur approvisionnement potentiellement risqué. Ces minéraux incluent des éléments tels que le cobalt, le lithium, le nickel, le cuivre, le manganèse, le graphite, et d’autres. Ils sont essentiels pour la fabrication de batteries, de composants électroniques, de véhicules électriques, de panneaux solaires, et d’éoliennes.
Ces « minéraux critiques », offrent une opportunité unique pour le continent de générer des revenus, de financer le développement du continent africain et d’améliorer les conditions de vie de ses populations, tout en contribuant à un avenir énergétique durable pour la planète.
Lors d’un événement organisé à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 4 juin, dans le cadre des célébrations du 60e anniversaire de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), des leaders africains, des diplomates, des experts et des parties prenantes clés se sont réunis pour explorer les moyens de maximiser le potentiel de l’Afrique dans ce domaine.
Valoriser les ressources en minéraux et rompre avec le modèle extractif
L’Afrique abrite 55 % des réserves mondiales de cobalt, 47,65 % du manganèse, 21,6 % du graphite naturel, 5,9 % du cuivre, 5,6 % du nickel, 1 % du lithium et 0,6 % du minerai de fer. Ces ressources représentent une immense opportunité pour le continent de se positionner comme un acteur clé dans la transition énergétique mondiale.
Cependant, pour que l’Afrique puisse pleinement profiter de ses richesses minérales, il est nécessaire de rompre avec le modèle extractif qui a prévalu dans le passé. Ce modèle a souvent conduit à une exploitation des ressources au profit des pays riches, laissant les nations africaines dans la dépendance et la pauvreté. À la place, il est nécessaire d’adopter un nouveau paradigme qui mette l’accent sur la valeur ajoutée locale, l’intégration régionale et l’autonomisation des communautés locales.
Transformation et industrialisation verte
L’Afrique doit donc se tourner vers la transformation et l’industrialisation verte pour maximiser la valeur de ses minéraux critiques. Cela implique de développer des chaînes de valeur régionales qui permettent de transformer les minéraux bruts en produits finis à haute valeur ajoutée, tels que des batteries pour véhicules électriques.
L’exploitation des minéraux critiques doit se faire de manière durable et juste, en prenant en compte les enjeux environnementaux et sociaux. Les bénéfices tirés de ces ressources doivent être partagés équitablement entre les communautés locales, les États africains et les investisseurs étrangers.
Un nouveau modèle de coopération internationale
Pour cela, l’Afrique doit s’intégrer dans un nouveau modèle de coopération internationale pour développer son secteur minier de manière durable et responsable. Ce nouveau modèle doit être fondé sur des règles équitables, qui permettent aux pays africains de contrôler leurs ressources et de bénéficier pleinement de leur exploitation. Ce sont les conclusions de l’événement organisé par la CNUCED à Addis-Abeba qu’il va falloir mettre en place pour assurer le développement du secteur minier africain. Les discussions se poursuivront lors du Forum des leaders mondiaux qui se tiendra à Genève du 12 au 14 juin. Ce forum sera l’occasion de tracer une nouvelle trajectoire de développement pour l’Afrique, en plaçant les minéraux critiques au cœur d’une stratégie de développement durable et inclusive.