Les autorités espagnoles ont décidé de prendre en main le dossier de l’immigration clandestine au niveau de Melilla, en renforçant le contrôle et la surveillance pour empêcher les assauts de migrants.
L’Espagne semble avoir bien retenu la leçon et pris en compte les différentes alertes. Ayant mesuré la «capacité de nuisance» du Maroc, qui a récemment joué la carte de l’émigration clandestine, pour faire plier les autorités ibériques, Madrid a décidé de prendre le taureau par les cornes. La Garde civile va ainsi procéder à l’installation d’un nouveau système de surveillance aux frontières terrestre, aérienne et maritime de Melilla avec le Maroc.
Il sera dès lors question de renforcer le contrôle et la surveillance et d’empêcher ainsi les tentatives d’assauts de migrants. Un nouveau système de surveillance qui consiste à installer cinq stations fixes dans différentes parties de l’enclave espagnole. Ce système, connecté à un poste de commandement, permettra «la détection, le contrôle et le suivi des migrants, de jour comme de nuit», relève Infodefensa, qui précise qu’un budget de 2,5 millions d’euros a été prévu pour ce projet d’envergure.
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L’objectif est clair : «garantir une surveillance efficace des frontières», relèvent les autorités espagnoles. Cette décision intervient peu de temps après la conclusion de nouveaux accords entre le Maroc et l’Espagne, incluant le Sahara Occidental. A travers ces accords, l’Espagne a obtenu des autorités chérifiennes l’assurance, entre autres, de corser le dispositif anti-migration. Si Rabat a déjà pris des dispositions dans ce sens, l’Espagne semble vouloir assurer sa propre sécurité migratoire, avec ces nouvelles mesures.
L’expérience ayant démontré, comme l’ont soulevé des autorités ibériques et même algériennes, que le Maroc a fait de la question migratoire avec l’Espagne, un levier pour tenir Madrid sous son joug. La crise diplomatique de 2021 avec l’affaire Ghali est sans doute encore fraîche dans les mémoires. En quelques jours, le Maroc avait laissé des milliers de migrants franchir les frontières. A l’époque, l’Espagne n’avait que ses yeux pour pleurer.
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