Un récent rapport de l’ONU révèle que les routes terrestres africaines présentent un danger deux fois plus élevé que la traversée de la Méditerranée pour les migrants.
Chaque année, des milliers de migrants d’Afrique subsaharienne entreprennent un voyage périlleux vers l’Europe, traversant des zones de conflit et de dangers extrêmes. Selon un rapport récent des Nations unies et du Mixed Migration Centre, ces voyages terrestres à travers le Sahara sont désormais deux fois plus meurtriers que les traversées maritimes de la Méditerranée, déjà tristement célèbres pour leur dangerosité.
Les dangers du Sahara
Le Sahara, vaste étendue désertique, est devenu le théâtre de violences indescriptibles. Les migrants y sont exposés à des bandes criminelles qui les soumettent à des sévices inimaginables : esclavage, prélèvement d’organes, viol, enlèvement pour rançon. Vincent Cochetel, envoyé spécial du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), rapporte que les témoignages des survivants révèlent une augmentation dramatique des risques de violences sexuelles et d’enlèvements, avec 18 % des migrants interrogés signalant ce dernier danger, contre seulement 2 % il y a quatre ans.
Les statistiques sont alarmantes
Les chiffres sont accablants. Plus de 1 180 personnes sont mortes en traversant le Sahara entre janvier 2020 et mai 2024, mais les experts estiment que ce nombre est largement sous-estimé. Durant le premier semestre de cette année, plus de 72 000 migrants ont traversé la Méditerranée, et 785 personnes sont mortes ou portées disparues lors de cette traversée. En 2023, plus de 3 100 personnes ont perdu la vie en tentant de rejoindre l’Europe par voie maritime.
Des témoignages de l’horreur
Les récits des migrants sont poignants et révèlent l’ampleur de la tragédie. Des corps abandonnés dans le désert, des cadavres jetés des pick-ups, des survivants traumatisés par des violences physiques et sexuelles. Le rapport indique également que le trafic d’organes est une pratique courante, les migrants étant souvent drogués et leurs organes prélevés sans leur consentement.
L’ONU appelle à l’Action
Malgré les dangers, les flux migratoires ne cessent d’augmenter. Les nouveaux conflits et l’instabilité dans des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Soudan poussent de plus en plus de personnes à entreprendre ce périlleux voyage. Les crises économiques, la répression politique, et les effets dévastateurs du changement climatique exacerbent cette situation, forçant les populations à fuir vers le nord malgré les risques.
Les auteurs du rapport soulignent l’inaction internationale et les « énormes lacunes » en matière de protection et d’aide aux migrants. Ils appellent à une intervention urgente pour mieux informer les responsables politiques et apporter des réponses efficaces à cette crise humanitaire.