Au moins 23 migrants subsahariens ont trouvé la mort, en tentant de forcer le passage à la frontière de Melilla pour rejoindre l’Espagne. L’Algérie accuse le Maroc d’être responsable de ce drame de l’émigration.
Ils étaient environ 2 000 candidats à l’émigration clandestine à tenter de forcer le passage à Melilla pour rejoindre l’Espagne. Sauf qu’ils seront interceptés par les forces de sécurité marocaines. Si environ 130 d’entre ces migrants, pour la plupart originaires d’Afrique subsaharienne, ont réussi à entrer en Espagne, plus d’une vingtaine ont succombé lors de cette tentative exercée avec violence, pour reprendre les propos du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez.
«Usage de la force qui s’apparente à de véritables exécutions sommaires»
En effet, samedi, qualifiant l’assaut de «violent et organisé de la part de mafias qui se livrent au trafic d’êtres humains contre une ville qui est un territoire espagnol», le Premier ministre espagnol a dénoncé «une attaque contre l’intégrité territoriale de l’Espagne». Pedro Sanchez n’a pas manqué de saluer la gendarmerie marocaine qui, dit-il, avait travaillé en coordination avec les forces de sécurité espagnoles pour repousser cet assaut. Pour lui, «les mafias qui se livrent au trafic d’êtres humains», sont responsables de ce drame.
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Avis non partagé par le voisin du Maroc, l’Algérie. Ce dimanche 26 juin 2022, en effet, Amar Belani, Envoyé spécial chargé de la question du Sahara Occidental et des pays du Maghreb au ministère algérien des Affaires étrangères, a estimé que les «images de ce carnage sont extrêmement choquantes». Et d’enfoncer : «elles renseignent sur l’extrême brutalité et l’usage disproportionné de la force qui s’apparentent, en la circonstance, à de véritables exécutions sommaires».
«Pseudo-approche humanitaire dans la gestion des problèmes de la migration»
Le diplomate algérien est d’avis que «les instances internationales et plus précisément le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés doivent diligenter des enquêtes indépendantes et transparentes pour déterminer les responsabilités et faire la lumière sur ces événements tragiques qui ont fait craquer le vernis de la pseudo-approche humanitaire dans la gestion des problèmes de la migration». Un appel dans la même veine que celui lancé par l’AMDH.
En effet, l’Association marocaine des droits de l’Homme, section Nador, dans un communiqué publié après ce drame, a réclamé l’ouverture d’une «enquête sérieuse pour déterminer les circonstances de ce bilan très lourd». L’AMDH a para ailleurs dénoncé, avec la dernière énergie, que «les politiques migratoires suivies sont mortelles avec des frontières et des barrières qui tuent».
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