Face au nombre de migrants qui ont afflué sur la ville de Calais, Londres et Paris ont décidé de signer un accord jeudi, qui portera sur plusieurs points, notamment la sécurité du site.
Longtemps en opposition sur la situation à Calais, où des centaines de migrants, notamment originaires d’Afrique subsaharienne ont installé leurs campements, Londres et Paris tentent désormais de jouer la même partition. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et son homologue britannique Theresa May signeront jeudi à Calais un accord portant notamment sur « la sécurité du site », « la lutte contre les filières criminelles de passeurs » et « le dispositif humanitaire » destiné aux migrants, a annoncé ce mercredi le ministère de l’Intérieur. Selon le ministère, les deux ministres rencontreront également des associations et des élus locaux. Bernard Cazeneuve se rendra dans la soirée à Berlin pour un entretien avec son homologue allemand Thomas de Maizière « sur la question de la politique migratoire en Europe », qui sera suivi d’une déclaration commune.
Paris et Londres ont longtemps eu des divergences sur l’épineux dossier de Calais. Les débats étaient même parfois très tendus au point que jeudi 30 juillet 2015, le député européen britannique Roger Helmer, par ailleurs membre du parti d’extrême droite, Ukip, a proposé de reprendre Calais à la France afin d’éviter ces flux massifs de migrants sur le sol anglais. « Calais était anglaise jusqu’en 1558, il est peut-être temps de la reprendre », avait-t-il affirmé.
Certaines personnalités politiques anglaises avaient même été plus loin encore, préconisant le recours à l’armée pour mettre fin à la crise des migrants. C’est le cas des députés Nigel Farage et Suzanne Evans issus du même parti politique que Roger Helmer. « Le bilan choquant de la crise à Calais : morts de migrants, trafic interrompu, 6 000 camions paralysés, jusqu’à quel point faut-il aller pour que l’armée intervienne? », avait-il affirmé. De même la presse britannique n’y avait pas été de main morte, critiquant vivement les autorités françaises pour leur incapacité à gérer pour de bon la situation à Calais.
Les différents sites où campent les migrants sont devenus de véritables petites villes dans la ville. Certains y ont même créé des églises, pour tenter de se recréer un nouveau lieu de vie. La destination première de ces migrants était l’Angleterre. Ceux qui ont tenté de s’y rendre ont parfois rencontré la mort sur leur chemin, notamment à l’intérieur du tunnel sous la Manche. Les autres en attendant continuent de camper à Calais, espérant trouver une heureuse issue à leur calvaire voir un jour améliorer les conditions de vie de leurs proches restés dans leur pays d’origine.