40 millions de dollars, telle est la perte de Microsoft en Algérie. Selon des représentants de Microsoft en Algérie, le ministère de la Justice, la Cour suprême et Sonatrach ne se gênent pas pour pirater les logiciels produits par ce géant de l’informatique.
Microsoft ne décolère pas. Les responsables accusent le ministère de la Justice algérienne de piratage. Selon le responsable de Microsoft Algérie, ce ministère a passé commande de 430 ordinateurs. « Pour ce parc, l’acquéreur, qui devait acheter 430 licences d’exploitation auprès de Microsoft, n’en a acquis en fin de compte que deux. Autrement dit, un ‘Windows office’ sera utilisé pour plus d’un ordinateur, ce que Microsoft considère comme piratage caractérisé ».
Pourtant, il y a moins de deux mois, le ministère de la Justice et le géant américain ont lancé une campagne d’information contre le piratage. Le ministère devait s’attaquer aux pirates avec, comme sanction, de lourdes peines allant de 500 00 dinars (1 FF = 10DA) à des peines de six mois à trois ans de prison.
Pirates, institutions et dollars
Le cas de Sonatrach, qui dispose du parc informatique le plus important d’Algérie avec 12 000 unités, est encore plus grave, selon les responsables de Microsoft Algérie. Le taux de piratage en Algérie atteint les 95 % selon des données fournies par l’association des producteurs de logiciels BSA (Business Software Alliance).
Le manque à gagner avoisine les 40 millions de dollars US, selon la même source. Le géant américain opte pour la méthode douce. Il a formé 25 inspecteurs de l’ONDA (Office national des droits d’auteur) à repérer des logiciels piratés. Cependant, ces contrôleurs se trouvent démunis face à la prolifération des logiciels pirates qui sont cédés à 500 dinars (environ 50 FF) alors que le pack Office – légal – se vend à 75 000 dinars (7 000 FF). Tout le problème est là.