Microsoft lance sur l’Ile Maurice un nouveau programme de détection afin de mettre fin au piratage de ses logiciels par les revendeurs en micro-informatique. » Secret shopper « , c’est son nom, doit permettre au géant américain d’identifier les commerçants hors-la-loi pour éventuellement les poursuivre en justice.
» Plus de six logiciels Microsoft sur dix sont utilisés sans licence à Maurice « , selon Microsoft Océan Indien. Un manque à gagner de près de 30 millions de Roupies (Rs) par an (1 million de dollars) qui a poussé le géant de l’informatique à lancer son » Secret shopper « . Un programme de détection qui vise à identifier par la voie d' » acheteurs secrets « , agents de Microsoft, les commerçants qui vendent des ordinateurs avec des logiciels pré-installés sans licence. En cas de poursuite en justice, les commerçants pirates encourent des peines allant de 300 000 Rs d’amende à deux ans de prison.
Faux clients
Les ordinateurs achetés par les faux clients de Microsoft font ensuite l’objet d’une expertise de la Police IT Unit. Lorsqu’il s’avère que des logiciels ont y ont été installés sans licence, les revendeurs reçoivent la visite de l’Anti-piracy Unit. Toutes les opérations sont menées sous la supervision d’un huissier. Sur simple appel téléphonique, 36 commerçants sur 95 ont avoué installer des logiciels sans licence.
» Il est triste de constater que beaucoup de revendeurs continuent de pirater des logiciels, malgré toutes les opérations de prévention menées. Cela représente un manque à gagner important pour le secteur et constitue une concurrence déloyale pour les revendeurs « , se lamente l’avocat de Microsoft à Maurice.
Les licences hors de prix
» Des opérations de prévention sont effectivement menées depuis des années mais rien ne changera tant que le prix des licences Microsoft restera aussi élevé « , rétorque la gérante d’un magasin de micro-informatique de Port-Louis contactée par Afrik. Avant d’ajouter que » les amendes n’y feront rien. A 7 500 Rs la licence Windows Office XP Pro, les commerçants sont prêts à n’importe quoi pour faire une marge intéressante. Pourquoi ne pas instituer des prix faibles dans les pays pauvres comme Maurice ou Madagascar ? »
Certains détaillants, qui s’estiment victimes de concurrence déloyale, voient les mesures prises par Microsoft d’un bon oeil. » Lorsque j’annonce mes prix à des clients qui se renseignent par téléphone, explique autre un revendeur, beaucoup me disent qu’ils rappelleront. Mais je sais qu’ils finissent par acheter leur ordinateur à moindre prix auprès d’un concurrent qui ne facture pas les logiciels puisqu’il ne paye pas sa licence. Pour que les choses changent, il faut que des peines soient vraiment prononcées contre les commerçants fraudeurs. Il faut également que Microsoft revoit ses prix à la baisse « . Joint à Port-Louis, Microsoft Maurice déclare ne pas pouvoir divulguer, » à ce stade, si le prix de ses logiciels d’exploitation est appelé à évoluer « .