Son premier déplacement en Europe a failli être un parcours sans faute. Mais Michelle Obama s’est laissée aller à toucher la reine d’Angleterre, Elizabeth II, ce qui est interdit par le protocole royal. La souveraine britannique n’a pas semblé pour autant lui en tenir rigueur. Au contraire.
Les Britanniques étaient sous le charme, la planète aussi. Michelle Obama, la première dame américaine, a passé haut la main l’épreuve de sa première grande sortie internationale. En dépit de la polémique autour du crime de lèse-majesté qu’elle a commis lors de l’entretien privé accordé au couple Obama par la reine Elizabeth II, mercredi, en marge du sommet du G20. C’est le protocole royal : la reine peut toucher ses interlocuteurs, en dehors des poignées de main, mais le contraire n’est pas possible. La presse britannique semble avoir été plus choquée que la reine elle-même. Elle s’emploie néanmoins à souligner que la souveraine ne semble pas avoir été offensée par ce geste. « C’était un signe mutuel et spontané d’affection et d’appréciation entre la reine et Michelle Obama », a indiqué un porte-parole du Palais, rapporte le site du Times.
Par le passé, ce type d’écart avait valu, en 1992, au Premier ministre britannique, Paul Keating, d’être surnommé « Le Lézard d’Oz (Lizard of Oz) » par la presse britannique. Trois autres personnes ont osé faire entorse à l’étiquette. Le successeur de Keating, John Howard, en 2000, même si tout contact a été démenti; le cycliste canadien Louis Garneau, en 2002; et la première, l’artiste Alice Frazier, en 1991, à Washington. Selon Le Monde, pour « ce crime de lèse-majesté, il y a quatre siècles, Michelle aurait pu perdre la tête sur le billot d’un échafaud Tudor ». Le journal rapporte que la reine aurait gratifié la première dame américaine d’un « regard assassin » avant de se laisser aller. Les journaux britanniques préfèrent plutôt parler de surprise.
Les Britanniques ne résistent pas aux « Jackie »
Mais que s’est-il vraiment passé ? Les sources divergent. Mais c’est en parlant de leur différence de taille et, probablement, en se complimentant sur leurs chaussures respectives qu’Elizabeth II et Michelle Obama auraient eu cet échange affectueux. Il a duré, en tout et pour tout, entre « 8 et 10 secondes ». Le Daily Mail raconte le fil des évènements d’après les témoignages recueillis. A la faveur d’un petit embouteillage dans la Salle du trône avant la photo de famille, mercredi, la reine se serait mise à parler avec Michelle Obama. « (Elisabeth II) aurait levé la tête vers (Michelle Obama) et fait un commentaire sur le fait qu’elle soit aussi grande. En le faisant, elle a posé ses bras autour de Michelle Obama. (…) Presque spontanément, Mme Obama a posé les siens, plus fermement, autour des épaules de la reine. Elles ont ensuite regardé leurs pieds et ont, semble-il, parlé de leurs chaussures. Après, la reine a retiré sa main, et quelques secondes plus tard, Mme Obama en a fait de même.» Selon la BBC, la reine aurait même demandé à Michelle Obama, qui s’est dit également ravie de cette rencontre, « de donner des nouvelles ».
La dernière Première dame qui avait autant impressionné les Britanniques est Carla Bruni. Tout comme Michelle Obama, aujourd’hui, Mme Sarkozy avait été comparée à Jackie Kennedy. Mais Michelle Obama semble l’avoir supplantée Outre-Manche. On pouvait lire dans le Times de jeudi « Carla who? (Carla qui ?) ». Carla Bruni-Sarkozy, qui n’a pas fait le déplacement de Londres, et Michelle Obama se sont rencontrées, il y a quelques minutes, ce vendredi à Strasbourg où se tient le sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan).