Michel Martelly a terminé dimanche son mandat présidentiel sans remettre le pouvoir à un successeur en raison du report des élections. Haïti se retrouve donc sans Président.
Haïti n’a pas encore vu le bout du tunnel. Michel Martelly a achevé, samedi, son mandat présidentiel. Mais il n’a pas pu remettre le pouvoir à un successeur. Haiti se retrouve sans Président, donc sans tête, en raison du report des élections, plongeant le pays dans une grave crise politique.
Michel Martelly a effectué une dernière allocution avant son départ. Face aux parlementaires réunis en Congrès, le Président sortant a remercié ceux qui l’ont accompagné pendant ses cinq années de mandat. « L’Histoire se rappellera malgré vents et marées, bon gré mal gré, la pierre que j’aurai apportée à l’édification d’une Haïti plus belle », a affirmé Michel Martelly.
L’Histoire « se rappellera aussi de mes échecs que j’assume et que j’assume seul, et parmi ceux-ci mon plus grand regret, celui d’élections présidentielles différées », a-t-il indiqué.
Le processus électoral est à l’arrêt suite aux protestations de l’opposition qui dénonçait « un coup d’Etat électoral » fomenté par le pouvoir exécutif. Pour rappel, au premier tour du scrutin présidentiel, le 25 octobre, le candidat du pouvoir, Jovenel Moïse, avait recueilli 32,76% des voix, contre 25,29% pour Jude Célestin, qui a qualifié ces scores de « farce ridicule ». Quand au second tour de la présidentielle et des législatives partielles, il a été reporté à plusieurs reprises. D’abord initialement prévu le 27 décembre, il a été reporté dans un premier temps au 24 janvier, puis a été reporté de nouveau.
Si le scrutin avait été maintenu, Michel Martelly devait rendre le pouvoir à un successeur le 7 février comme le voulait la Constitution. Mais visiblement tout porte à croire que ce n’est pas pour demain.