Deux Marocains ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur la mort d’un jeune sénégalais tué dans la nuit de vendredi à samedi à Tanger, dans le nord du Maroc.
Qui a tué Charles Paul Alphonse Ndour ? Ce jeune sénégalais de 25 ans a été sauvagement égorgé au cours d’une rixe dans la banlieue de Boukhalef à Tanger, dans le nord du Maroc, dans la nuit de vendredi à samedi. Deux Marocains ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête, annonce le ministère sénégalais des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, selon un communiqué de l’APS.
Le drame s’est produit dans un quartier particulièrement surpeuplé de candidats subsahariens au voyage en Europe, rappellent les autorités sénégalaises. Les affrontements sont fréquents entre riverains et étrangers dans cette partie de la ville. Mais cette fois-ci, un ressortissant sénégalais a perdu la vie de manière terrible, il a été égorgé par un Marocain. Ce n’est pas tout, deux Camerounais, grièvement blessés durant les affrontements de ce week-end, seraient aussi décédés au cours de leur évacuation vers l’hôpital, rapporte Africatime. Par ailleurs, 16 autres personnes ont été légèrement blessées.
Des cas loin d’être isolés
Le dernier drame dans cette histoire, c’est que pendant cette bagarre générale les forces de l’ordre étaient aux abonnés absents, rapportent les médias. Pourtant, selon des témoins, un poste de police était situé non loin de l’endroit où avaient lieu les affrontements. Rien d’étonnant pour les migrants qui accusent la police marocaine de laisser faire. D’ailleurs, en décembre dernier, un Camerounais avait perdu la vie après avoir chuté du 4e étage d’un immeuble dans le même quartier, à Boukhalef, au cours d’une opération de police. Les migrants ont dénoncé la brutalité des agents des forces de l’ordre.
Un an avant cette nouvelle tragédie, un autre sénégalais, Ismaila Faye, âgé de 30 ans, avait été poignardé à la gare routière de Kamra, à Rabat. Dans un bus, un Marocain aurait exigé la place du jeune talibé qui a tout simplement refusé de la lui céder. Son refus lui aura coûté la vie, mercredi 14 août. Il a été froidement poignardé à plusieurs reprises.
Quelques jours avant, c’est Alain Toussaint, un Camerounais de 40 ans, qui perdait la vie dans des circonstances floues. Ce dernier rendait une visite à des amis à Tanger. Malgré la validité de sa carte de séjour, il a été embarqué lors d’une opération « nettoyage » qui visait à arrêter les sans-papiers. Alors que les migrants pensaient être conduits au commissariat, le bus aurait pris la direction d’Oujda, où ils auraient été abandonnés à la frontière algérienne, en plein désert. Pendant le trajet, Alex Toussaint tentait de raisonner les policiers. Il aurait été jeté hors du bus par l’un d’entre eux. Il décédera cinq jours plus tard à l’hôpital Mohammed V de Tanger.