Maillon incontournable de la coopération française en Afrique, les centres culturels français (CCF) souhaitent redéfinir leurs missions. Jean-Michel Cavalier, chargé de missions culturelles dans les pays d’Afrique de l’Est, revient sur la philosophie des CCF Celle d’un dialogue entre la culture française et les cultures locales. Interview
Partout en Afrique, les CCF jouent un rôle de premier rang dans la promotion culturelle. Responsable de 40 centres culturels et de plus de 80 alliances françaises répartis de la corne de l’Afrique jusqu’aux îles de l’océan indien, Jean-Michel Cavalier, souligne le nécessaire partenariat entre la France et les autorités locales pour le développement de la culture.
Afrik.com : Les Etats africains n’ont-ils pas abandonné la promotion culturelle aux centres culturels français ?
Jean-Michel Clavier : Dans un souci de promotion et d’aide à la création locale, les CCF se sont toujours investis aux côtés des populations locales. Il est vrai que nous oeuvrons énormément au développement culturel, mais nous ne pourrions nous substituer aux gouvernements locaux qui jouent un rôle de plus en plus grand. La multiplication des festivals africains d’initiatives locales en rendent compte. Par ailleurs, des centres franco nationaux voient le jour. Cette cogestion dénote bien de l’implication des autorités locales.
Afrik.com Outil de promotion de la Francophonie, vos actions ne font-elles pas d’ombre aux cultures locales ?
Jean-Michel Clavier : Si notre mission première consiste à promouvoir la Francophonie, il n’en demeure pas moins que dans les alliances françaises, relais de l’activité culturelle dans les provinces- une place de choix est accordée aux cultures locales. La meilleure illustration de cette rencontre des cultures, c’est la fête de la musique qui reste ouverte aux différents répertoires.
Afrik.com : Vous êtes chargé de missions culturelle dans une partie de l’Afrique principalement anglophone, ne craignez-vous pas de prêcher dans le désert ?
Jean-Michel Clavier : La langue française ne pourra certainement pas être la plus parlée, mais il est primordial de prendre soin des francophiles dans ces pays. Notez tout de même que les demandes de cours de français sont en constante progression.
Afrik.com : Les CCF sont ils ouverts aux nouvelles technologies ?
Jean-Michel Clavier : Il est évident que nous ne limitons pas aux vieux manuels de la France d’avant la Révolution, nous nous adaptons. Il y’a de la documentation sur la France contemporaine et des informations sur les nouvelles technologies. L’adaptabilité, c’est surtout de tenir compte des aspirations des peuples qui nous reçoivent.