Mesures de confinement en France : témoignage d’un étudiant béninois depuis Toulouse


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Valère

Le Covid-19 évolue à la vitesse de l’éclair, en France, troisième pays le plus touché d’Europe, après l’Italie et l’Espagne. Sur instructions du gouvernement, la population vit donc confinée, chez elle. Les rues, les places publiques et tous les lieux qui, habituellement grouillent de monde, sont devenus totalement déserts. Afrik.com a recueilli pour vous le témoignage d’un jeune béninois, Valère Sogbossi, doctorant en Histoire à l’université de Toulouse 2 Jean Jaurès. Entretien.

Afrik.com : Depuis que l’épidémie fait des ravages en France, combien de cas ont été détectés à Toulouse ?
Valère Sogbossi : Difficile de donner avec précision un chiffre pour la ville de Toulouse. Cependant, selon le quotidien régional, La Dépêche, le Covid-19 a déjà fait 5 morts dans la région et 313 cas en Occitanie (mardi soir).

Afrik.com : Quelles sont les règles de confinement auxquelles vous êtes soumis à Toulouse ?
Valère Sogbossi : Les règles de confinement sont les mêmes partout, aussi bien en France métropolitaine que dans les DOM et TOM. Les sorties sont limitées et il faut sortir pour une bonne cause comme par exemple aller faire ses courses ou du jogging seul. Ceux qui ne peuvent pas faire du télétravail ont toujours la possibilité de se rendre au service. Les rues sont presque vides. Chacun est sur ses gardes dans les transports en commun. Dans les magasins et les services encore ouverts, il y a des marquages au sol pour inviter les usagers à rester à équidistants d’un mètre les uns des autres.

Afrik.com : Ces règles sont-elles suivies à la lettre ?
Valère Sogbossi : Je ne peux pas dire que les règles sont respectées par tous. Il y a toujours des citoyens qui ne croient pas à l’existence du virus, c’est leur droit. Sinon, dans l’ensemble, les mesures de confinement sont respectées.

Afrik.com : Comment vivez-vous ce confinement ?
Valère Sogbossi : Personnellement, je ne peux plus aller à la faculté ni participer aux séminaires doctoraux. Toutes les activités académiques sont suspendues, jusqu’à nouvel ordre. Toutefois, les écoles doctorales tentent d’harmoniser certaines de leurs formations à travers des MOOC. De même, des réseaux d’universitaires ont spontanément vu le jour et permettent le partage de documents entre les étudiants.

Afrik.com : Comment gérez-vous votre quotidien ? Pour les besoins usuels d’approvisionnement, comment vous arrangez-vous ?
Valère Sogbossi : Je sors tous les deux jours pour faire mes courses. Pour être certain de trouver les produits que l’on veut, il faut y aller tôt puisque les magasins sont pris d’assaut à l’ouverture, et avec le respect de règles d’hygiène, on y passe beaucoup de temps.

Afrik.com : Cette situation vous donne-t-elle des envies de rentrer au pays ?
Valère Sogbossi : Pour l’instant, je n’ai pas encore pensé à rentrer au Bénin. C’est une maladie qui est partout actuellement, et le Bénin aussi est touché. Vivement que les choses redeviennent normales, sous peu.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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