Messe de Noël à Kinshasa : le cardinal Fridolin Ambongo repart en politique


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Le Cardinal Fridolin Ambongo
Le Cardinal Fridolin Ambongo

L’archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo a parlé. À l’occasion de son homélie de la messe de la nuit de Noël qu’il a présidée à la cathédrale Notre Dame de Kinshasa, le prélat, fidèle à ses habitudes, a adressé un message politique à ses concitoyens et aux autorités du pays.

On le connaît engagé sur les questions politiques de son pays et très investi pour l’amélioration des conditions de vie de ses concitoyens. L’archevêque de Kinshasa a, comme à ses habitudes depuis plusieurs années, saisi l’occasion de son homélie de la nuit de Noël pour transmettre un message politique à ses concitoyens et particulièrement aux dirigeants de son pays. Les mots utilisés, durs et francs comme à l’accoutumée, traduisent la réalité de ce que vivent les Congolais à savoir : la hausse des prix, l’insécurité, entre autres.

Un appel direct aux dirigeants

Pour le cardinal, la population congolaise est si malheureuse qu’il assimile le pays à l’« enfer sur terre ». Et face à ce drame, Fridolin Ambongo pointe la responsabilité des dirigeants congolais : « Nous en appelons aux uns et aux autres, notamment à tous ceux qui ont une parcelle de responsabilité, de se mettre debout pour qu’enfin cette misère puisse s’arrêter », a-t-il d’abord lancé. Avant d’enchaîner : « Quand on est dirigeant, on est d’abord là pour le bonheur du peuple et quand le peuple est dans cet état désastreux, ça devrait être une interpellation pour les autorités. Qu’avons-nous fait pour que le peuple en arrive là ? ». Sur la situation qui prévaut à l’est du pays, le cardinal a fustigé les propos belliqueux tenus çà et là et invite les uns et les autres à travailler pour la paix.

Des propos poignants tenus par un homme courageux

Si l’on se souvient qu’il y a à peine quelques mois, une information judiciaire avait été ouverte contre l’archevêque de Kinshasa pour ses prises de position publique sur certains sujets brûlants de l’actualité congolaise et surtout ses critiques virulentes contre le gouvernement, on pourrait penser que cet épisode allait refroidir tant soit peu le prélat. Mais, rien n’y fit. Fridolin Ambongo est resté égal à lui-même, exprimant sans phare la pensée profonde de beaucoup de Congolais. Un franc-parler utile dans un régime démocratique, mais qui a souvent du mal à passer auprès des dirigeants des pays africains généralement friands de la pensée unique et des éternelles génuflexions.

En tout cas, un homme de la trempe de Fridolin Ambongo demeure très utile pour la bonne marche de la démocratie dans un pays.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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