Le 29ème Dakar s’élance samedi depuis Lisbonne, amputé de ses deux étapes maliennes. La direction du Rallye-Raid les a supprimées en raison de la présence supposée de membres du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien au nord du Mali. Une présence terroriste que réfutent les autorités maliennes.
L’aventure, c’est l’aventure. Les organisateurs du Paris-Dakar sont habitués depuis 1978 à établir le parcours du Rallye-Raid en fonction de l’intensité du conflit géopolitique du Sahara occidentale et du danger représenté par le grand banditisme. Mais depuis quelques années, ce sont les terroristes du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) qui jouent les empêcheurs de tourner en rond. Le 23 décembre dernier, la direction du désormais Lisbonne-Dakar a annoncé l’annulation des dixième et onzième étapes, Néma (Mauritanie) – Tombouctou (Mali) et Tombouctou-Néma, qui devaient ouvrir une brèche dans le nord du Mali. Elle a suivi les indications du ministère français des Affaires étrangères et des services secrets français. Ces derniers avaient averti Paris dès le 13 novembre dernier de la possible présence au nord du Mali d’éléments du GSPC, un groupe terroriste algérien dont une centaine d’éléments se déplaceraient dans la zone sahélienne entre la Mauritanie, le Mali et le Niger.
Les autorités maliennes mécontentes…
Le Mali sera donc une nouvelle fois privé de Dakar, la dixième étape ayant été remplacée par une boucle Néma-Néma et la onzième par une journée de repos. Une solution qui a créé la surprise et la déception au ministère malien de l’Administration territoriale et des Collectivités locales et à la commission nationale d’organisation du Dakar. Une source malienne citée par la Panapress indique qu’aucun mouvement n’est à signaler dans le nord du pays et que toutes les dispositions sécuritaires avaient été prises afin que les étapes de la course soient les plus tranquilles en territoire malien.
La même mésaventure était survenue en 2004 lorsque deux étapes maliennes avaient été annulées pour des « raisons de sécurité » liées à des bandes de pillards. La première partait déjà de Néma pour relier Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso. La direction avait expliqué avoir pris la décision en concertation avec les autorités maliennes, ce que ces dernières ont nié. « Ce qui a été dit jette le discrédit sur mon pays, car je crois que c’est aux pays d’assurer la sécurité (…) L’insécurité dont on parle est une fausse information. Le Mali est un pays calme », avait déclaré le ministre malien de l’Intérieur sur l’antenne de RFI, précisant qu’il avait appris l’annulation des étapes à la radio.
…Le Front Polisario aussi
Par ailleurs, le Front Polisario, qui lutte pour l’indépendance du Sahara Occidental, a assuré en novembre dernier qu’il n’a pas été contacté par les organisateurs du Dakar et n’a pas autorisé le passage de la course sur le territoire qu’il revendique. « Les expéditions organisées en concertation avec les autorités marocaines sont illégales et visent uniquement à légitimer l’occupation illégale marocaine du Sahara occidental, internationalement reconnu comme territoire non autonome qui attend d’être décolonisé », ajoute le communiqué de la direction parisienne du Polisario.
525 équipes, un record, sont engagées sur le 29ème Dakar : 187 voitures, 250 motos et 88 camions. Le parcours les conduira sur les 7 495 Km restants à travers le Portugal, le Maroc, le Sahara occidental, la Mauritanie et le Sénégal.
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Droits photo : Nissan Pickup 2004 – Nissan Rally Raid team