L’universitaire sénégalais Moustapha Diène a indiqué, lundi à Dakar, que les changements climatiques, la pression démographique et la surexploitation exerçaient une menace à terme sur les eaux souterraines de l’Afrique de l’Ouest.
« Il y a une menace due à une augmentation de la démographie en Afrique de l’Ouest et aussi à cause des changements climatiques qui affectent ces ressources en eau », a estimé M. Diène, hydrogéologue à la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, à l’ouverture d’un cours régional sur la gestion des eaux dans la sous-région.
Il a appelé à « une gestion intégrée » des eaux souterraines au niveau sous-régional.
Selon M. Diène, le niveau des nappes phréatiques est en train de décliner à cause des changements climatiques et du fait de la surexploitation, d’où l’urgence de mener des politiques cohérentes qui prennent en compte une adéquation entre les besoins et les capacités des eaux souterraines.
« Dans les pays comme la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Gabon, le Niger, le Togo et le Sénégal, les eaux souterraines représentent 70 à 80% de l’eau utilisée », a indiqué pour sa part, le ministre sénégalais de l’Hydraulique et du Réseau hydrographique, M. Adama Sall.
M. Sall a dit par ailleurs « s’attendre, à une pression plus importante sur les réserves en eaux à cause de la diminution des apports pluviométriques », mais également en raison du « développement de l’irrigation dans de nombreux pays africains ». « Nous devons faire en sorte que les populations puissent avoir de l’eau de qualité ».
Des eaux partagées
Il a précisé que tous les pays d’Afrique de l’Ouest partagent les mêmes préoccupations, car « nous nous sommes rendus compte avec les études existantes, qu’il y a des eaux souterraines que partagent beaucoup de pays comme les eaux de surface ».
Pour M. Sall, une gestion appropriée de ces ressources est une des conditions pour un développement économique et social dans les pays africains, ajoutant que le secteur est confronté à beaucoup de problèmes de gestion dont les conséquences sont « un système de maintenance inefficace et une dégradation de la qualité des nappes ».
Des délégués de 11 pays (Guinée-Bissau, Cap-Vert, Bénin, Togo, Mali, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Niger, Mauritanie, Guinée, Sénégal) prennent part à ce cours régional sur la gestion des eaux souterraines.