La Mena Economic Forum a eu lieu du 7 au 8 novembre à Marseille. L’Emir de Sharjah était l’invité d’honneur de cette troisième édition placé sous le signe de la culture.
(A Marseille)
Le MENA Economic Forum devient au fil des années un rendez-vous incontournable des décideurs économiques arabes et occidentaux. Cette troisième édition, qui s’est tenue du 7 au 8 novembre à Marseille, durant la « Semaine économique de la Méditerranée », le prouve une fois de plus : près de 400 donneurs d’ordre de la région MENA ont fait le déplacement.
L’invité d’honneur était l’Emir de Sharjah, des Emirats arabes unis (EAU), Sheikh Sultan Al Qassimi. Le ministre français du Redressement, Arnaud Montebourg, était également de la partie en compagnie du président de l’Institut du Monde arabe, Jack Lang, le ministre marocain de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, ou encore l’ancien ministre algérien de l’Industrie, Cherif Rhamani. La culture était, cette année, au centre des débats. Un peu trop certainement, car de l’avis de nombreux participants, il manquait cette dimension économique dans les discours d’ouverture de Sheikh Sultan Al Qassimi et d’Arnaud Montebourg qui ont toutefois pris plaisir à citer leurs auteurs préférés.
Algérie, le point sensible
Ce n’est pas pour rien si le MENA Economic Forum a été organisé à Marseille. La ville est non seulement le point de repère méditerranéen de l’hexagone, mais elle est aussi la capitale culturelle de l’Europe. Cette troisième édition co-organisée par CapMena et la Kedge Business School a été l’occasion de s’intéresser à la place qu’occupe l’Algérie dans le bloc MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord).
Pourquoi ce géant de l’Afrique du Nord ne parvient pas à répondre aux attentes du bloc ? Pourtant, à entendre la plupart des intervenants, « Tout est possible en Algérie ». Le président du groupe Cévital, Issad Rebrab, connu pour ne pas avoir sa langue dans sa poche, a pointé du doigt les « blocages » de l’administration algérienne. Selon lui, sans les limites imposées par les autorisations d’exploitation et de production dans certains secteurs, le potentiel et les richesses de l’Algérie pourraient être davantage exploités.
Ahmed Tibaoui, directeur du World Trade Center Algeria estime lui aussi que la bureaucratie est un problème en Algérie. La lenteur de l’administration algérienne représente selon lui « le principal verrou pour le développement du secteur privé en Algérie ».
Ces derniers mettent en garde l’Etat algérien avant qu’il ne soit trop tard et que les principaux entrepreneurs algériens mettent les voiles.
Une usine Peugeot à Tanger ?
Rien n’est encore sûr. Mais les ministres de l’Industrie français, Arnaud Montebourg, et marocain, Moulay Hafid Elalamy, auraient discuté de l’éventuelle ouverture d’une usine automobile Peugeot à Tanger, dans le nord du Maroc. Ce projet d’implantation soulève un certain nombre de questions, mais elle se ferait dans les mêmes conditions que l’usine Renault déjà installée, selon un principe de « coproduction entre la France et le Maroc ». La rencontre entre Montebourg et Elalamy, dans les coulisses du MENA Economic Forum , a été confirmée par le cabinet du ministre français, mais il assure qu’elle avait pour objectif de discuter des projets de « colocalisations ».
Peugeot a déjà assemblé des voitures au Maroc par l’intermédiaire de la Société marocaine de construction automobile (SOMACA). L’implantation de l’usine Renault à Tanger est, pour l’heure, un succès. Aurait-elle donné des idées à d’autres ? A suivre…