Alors que le Président français, Emmanuel Macron, a dénoncé des « crimes inexcusables pour la République », dans l’optique d’apaiser les mémoires sur la guerre d’Algérie, le chef de l’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, évoque le « souvenir des pratiques criminelles coloniales commises contre le peuple algérien, lors de cette maudite journée » du 17 octobre 1961.
Le chef de l’État algérien, Abdelmadjid Tebboune, ne compte pas lâcher du lest s’agissant de cette question de mémoire entre l’Algérie et la France. Dans un message adressé samedi 16 octobre, à l’occasion de la commémoration du massacre du 17 octobre 1961 à Paris, le dirigeant a insisté que ces crimes « reflètent l’image barbare de la série des massacres et crimes contre l’humanité… Les martyrs de ces crimes rejoignent leurs frères ayant sacrifié leurs âmes durant les résistances successives et la guerre de Libération nationale ».
« Leurs sacrifices resteront une référence d’envergure témoignant l’attachement de la communauté à la nation et au pays… Cette occasion nous permet de réitérer notre plus grande attention sur les dossiers de l’histoire et de la mémoire, loin de toute concession », a souligné le chef de l’État algérien, appelant à œuvrer « sans concession au traitement des questions relatives à la Mémoire nationale ». Le Président algérien est aussi revenu sur ce que son peuple « a subi comme tragédies effroyables et crimes horribles infligés par le colonisateur français ».
Selon Abdelmadjid Tebboune, « l’excellence des relations bilatérales entre Alger et Paris est tributaire des rapports historiques et de la question mémorielle, lesquels ne pourront faire l’objet d’une quelconque concession… Et ce quels qu’en soient les motifs… ». « Dans ce contexte, je porte une attention particulière dans la prise en charge, de manière optimale, de toutes les préoccupations de notre communauté, et à protéger ses intérêts », a poursuivi le dirigeant algérien.
« Il convient de noter l’importance que nous accordons à notre communauté à l’étranger, qui est une part de notre tissu », insiste le chef de l’Etat algérien, qui appelle à « lever toutes les formes d’injustice subies par les citoyennes et les citoyens résidant à l’extérieur du pays ». Sortie qui intervient alors que la tension entre l’Algérie et la France est très vive, suite à une sortie du chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, qui, en recevant des descendants d’acteurs de la guerre de libération d’Algérie, a chargé les autorités algériennes.
Samedi, à l’occasion de la commémoration du massacre d’Algériens, à Paris, le 17 octobre 1961, le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, a pourtant tenté de calmer le jeu, reconnaissant des « crimes inexcusables pour la République ». Le Président français, qui pense avoir effacé cette « ardoise mémorielle », semble avoir payé une note salée facturée par Abdelmadjid Tebboune. Cette sanglante répression de la manifestation pacifique à Paris, rappelons-le, avait fait plusieurs dizaines de morts.