Les autorités marocaines ont procédé à l’arrestation de plusieurs dizaines de milliers de candidats à l’immigration. Un rapport publié dimanche révèle que les enclaves de Melilla et Ceuta sont les points de transit les plus empruntés.
Un rapport parlementaire marocain, rendu public ce dimanche 13 novembre 2022, a indiqué que plus de 56 000 migrants en situation irrégulière ont été arrêtés au royaume chérifien. Ce nombre élevé d’interpellations est réalisé au cours des huit premiers mois de cette année 2022. Le rapport indique qu’environ 12 000 candidats à l’immigration clandestine ont été sauvés de la noyade au cours de la même période.
Melilla et Ceuta, les deux points de transit
« Des unités des Forces armées royales et de la Gendarmerie royale, jusqu’en septembre 2022, ont pu arrêter plus de 56 000 candidats à l’immigration clandestine », indique le rapport, qui précise que « 50 000 soldats ont été appelés en permanence pour garder et surveiller les frontières ». Le rapport ajoute que les enclaves de Melilla et Ceuta sont les deux points de transit les plus empruntés par les migrants africains pour rallier l’Europe.
Notons que les autorités marocaines ont procédé à l’interpellation de quelque 12 231 candidats à l’immigration irrégulière, rien qu’en 2020. Durant la même année, environ 150 réseaux criminels actifs dans l’organisation de l’immigration clandestine ont été démantelés. Le royaume chérifien a réussi à démanteler plus d’un millier de réseaux, au cours des cinq dernières années. Il faut toutefois signaler que le Maroc est souvent critiqué dans sa gestion de la question migratoire.
« Violation systématique des droits humains »
En juin, quelque 37 migrants avaient trouvé la mort à Nador, suite à une tentative de prise d’assaut de Melilla. Plus de 2 000 migrants avaient tenté de forcer la frontière séparant le Maroc de l’Espagne. Plus d’une centaine d’entre eux avaient réussi à franchir la frontière et rallier le territoire espagnol. Outre les morts, des centaines de blessés avaient été déplorés, côté migrants et forces de sécurité.
L’Algérie avait d’ailleurs accusé le Maroc « d’instrumentaliser l’épouvantail de la submersion migratoire à des fins de chantage politique ». Amar Belani, Envoyé spécial chargé de la question du Sahara et des pays du Maghreb au ministère algérien des Affaires étrangères, avait dénoncé que « ces événements tragiques mettent en relief la violation systématique des droits humains de la part d’un État », le Maroc.
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