Meeting de l’opposition en RDC : Katumbi, Matata et Sesanga représentés, Fayulu seul présent


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Meeting de l'opposition en RDC
Meeting de l'opposition en RDC

L’opposition congolaise a honoré son rendez-vous de la place Sainte-Thérèse, ce dimanche. Les quatre partis, qui ont décidé de faire chemin ensemble depuis quelques mois, étaient présents au meeting. Seulement, sur les quatre leaders, seul Martin Fayulu était personnellement de la partie.

Les partis Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, LGD d’Augustin Matata Ponyo, Envol de Delly Sesanga et ECiDé de Martin Fayulu étaient tous présents au meeting de ce dimanche. Mais, parmi les leaders, seul Martin Fayulu s’est déplacé en personne ; les autres étaient représentés par leurs secrétaires généraux. Le processus électoral, l’échec du régime Tshisekedi, l’insécurité à l’Est, la vie chère ont été les principaux sujets sur lesquels les organisateurs du meeting se sont longuement étendus. Pour le représentant de Moïse Katumbi, « coûte que coûte, avec ou sans élections en décembre, Tshisekedi doit partir ».

« Nous n’avons jamais connu une insécurité de ce niveau. C’est aujourd’hui au nez de nos parcelles. (…) Nous devons nous prendre en charge pour ce qui est de l’insécurité », a déclaré Me Nicolas Lenga, secrétaire général adjoint du parti Envol. Avant de poursuivre : « Nous devons nous lever, nous peuple, contre la vie chère. Le taux du dollar augmente, les prix des aliments augmentent. Il n’y a pas de travail et ceux qui travaillent sont mal payés ».

Martin Fayulu droit dans ses bottes

Martin Fayulu a profité du meeting pour réaffirmer ce qu’il avait dit lundi dernier, à savoir que son parti ne présentera pas de candidats aux élections tant que ses attentes ne seront pas comblées. « Partout où j’ai marché dans le pays, j’ai parlé aux Congolais. C’est pourquoi nous avons fait le manifeste de Kisangani. Nous avons dit que nous développerons le pays, et que les élections doivent se passer dans les bonnes conditions. J’étais en Amérique et en France, j’ai dit que mon peuple n’ira pas aux élections tel que Kadima veut l’amener », a expliqué le leader de l’ECiDé tout en précisant que sa position ne constitue pas un boycott.

Plus seul que jamais ?

Depuis que Martin Fayulu a fait cette annonce, Moïse Katumbi et Augustin Matata Ponyo ont affiché une position contraire. Seul Delly Sesanga n’avait pas fait de déclaration officielle. Le meeting a offert à son parti l’occasion de lever l’équivoque. Me Nicolas Lenga a déclaré que son parti présentera des candidats à tous les niveaux aux élections de décembre. « Nous sommes dans la logique de chasser tous ceux-là qui ont mal géré le pays. Nous sommes en 2023, et nous devons chasser Félix Tshisekedi et ses acolytes à travers les élections », a-t-il affirmé.

Non pas que le processus électoral en cours soit exempt de reproches. Puisqu’il a ajouté : « Nous disons non à la fraude électorale. Nous disons non à la tricherie. Nous leur avons dit que cette fois, le peuple est très vigilant. Dans les bureaux de vote, vous devez attendre jusqu’à ce qu’on publie le résultat bureau de vote par bureau de vote ».

Voilà qui vient confirmer l’isolement progressif de Martin Fayulu dans le groupe des quatre. D’ailleurs, l’absence des trois autres leaders, qui ont préféré se faire représenter au meeting, n’est-elle pas un signe supplémentaire de cet isolement ? Rien n’est moins sûr.

Pendant ce temps, le calendrier électoral se déroule normalement sous le contrôle de la CENI. Ce lundi, débute en effet la réception des dossiers des candidats à la députation. L’opération prendra fin le 15 juillet.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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