Payer en France pour assurer une couverture médicale complète à un parent en Côte d’Ivoire, c’est le pari lancé depuis deux ans par la société MEDIREX. Un nouveau concept de mutuelle que nous explique Monnez Séraphin Akobé, directeur administratif.
Afrik : Quel est le concept de MEDIREX ?
Monnez Séraphin Akobé : C’est un nouveau système de mutuelle où les personnes vivant en France cotisent pour assurer une couverture médicale de 100% à un ou plusieurs parents en Côte d’Ivoire.
Afrik : Quel est le montant des cotisations ?
Monnez Séraphin Akobé : Nous avons établi un barème par tranche d’âge. 45,73 euros (30 000 FCFA) pour assurer un bénéficiaire âgé de 0 à 50 ans, 60,98 euros (40 000 FCFA) de 50 à 75 ans. Nous avons limité les âges parce qu’on nous amenait des personnes vraiment très âgées. On nous a même proposé d’assurer une personne de 102 ans. Dans ces cas-là, nous nous contentons d’effectuer l’intermédiaire entre la structure médicale et la personne et nous négocions pour qu’elle obtienne des facilités de paiement.
Afrik : Pourquoi avoir développé un tel concept ?
Monnez Séraphin Akobé : Comme vous le savez, nous sommes très mal en point au niveau santé en Afrique. On décède en Afrique comme si on était au 18 ou 19ème siècle. Ça n’est pas normal. Pour la Côte d’Ivoire, il existe un système de caution que le malade doit verser à l’hôpital pour garantir qu’il s’acquittera bien des frais d’hospitalisation. De l’ordre de 150 à 300 000 FCFA. Les gens n’en ont bien souvent pas les moyens. Alors nous avons décidé de faire quelque chose. Pour ma part je suis ingénieur en bâtiment et travaux publics de formation.
Afrik : Comment avez-vous démarré ?
Monnez Séraphin Akobé : Nous avons démarré avec la Polyclinique internationale Sainte-Anne-Marie (PISAM) d’Abidjan. Elle a fait preuve de beaucoup de compréhension à notre égard et a accepté d’assurer des soins quasiment gratuitement. C’était important pour nous d’avoir un tel partenariat. C’était un gage de crédibilité parce que l’établissement jouit d’une des meilleures notoriétés qui soient dans le pays et même dans toute la sous-région. Nous sommes aujourd’hui pris au sérieux et nous démarchons actuellement d’autres structures.
Afrik : Combien d’adhérents avez-vous et combien de bénéficiaires ?
Monnez Séraphin Akobé : Les souscriptions arrivent tous les jours. Aujourd’hui nous en sommes à 5 000 adhérents pour un taux moyen de 2,5 bénéficiaires. Car les gens assurent plusieurs membres de leur famille à la fois. Au total nous sommes aux alentours de 12 000 à 15 000 bénéficiaires.
Afrik : Est-ce que l’affaire est rentable ?
Monnez Séraphin Akobé : Il est encore trop tôt pour le dire. Nous avons eu un départ laborieux car nous ne bénéficions malheureusement d’aucun soutien financier. Nous n’avons compté jusque-là que sur nous-mêmes. L’initiative est bonne et nous allons tâcher de l’affiner. Il faut que nous procédions à quelques réajustements. C’est tout nouveau comme concept. On ne connaît pas encore les habitudes des patients. Les personnes âgées sont de gros consommateurs de soins. D’autant qu’il s’agit souvent de pathologies très anciennes qui n’ont jamais été soignées.
Afrik : Avez-vous déjà fait des émules en Afrique ?
Monnez Séraphin Akobé : Nous avons déposé un brevet pour le concept auprès de l’Institut national de la protection industrielle. Mais nous avons déjà été approchés par des Sénégalais et des Maliens intéressés par l’initiative.
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