
Une équipe composée de cinq anciens dirigeants africains a été nommée pour mener la médiation du conflit qui secoue l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Aux deux anciens se sont ajoutées trois nouvelles personnes pour mener à bien la mission de ramener la paix à l’Est de la RDC.
Elles sont désormais au nombre de cinq, les personnalités qui doivent conduire la médiation entre la RDC et le M23. La nomination de ces personnalités est intervenue lors d’un sommet virtuel conjoint entre la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), témoignant d’une volonté de relancer un processus de paix fragile dans la région.
Une équipe de médiation élargie et diversifiée
Au nombre des médiateurs, Olusegun Obasanjo, ancien Président du Nigeria, et Uhuru Kenyatta, ancien Président du Kenya, ont été reconduits. Par contre, l’ancien Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, a été remplacé par sa compatriote, Sahle-Work Zewde, ancienne Présidente de l’Éthiopie. La raison de ce remplacement : Kinshasa estime que Hailemariam Desalegn est trop proche du Rwanda, ce qui, pour la partie congolaise, pourrait influencer ses vues. L’ancien Président sud-africain, Kgalema Motlanthe, fait son entrée dans le groupe pour représenter l’Afrique australe tandis que Catherine Samba-Panza, ancienne présidente de la République centrafricaine, est nommée en tant que représentante de l’Afrique centrale.
Cette nouvelle composition vise à garantir un équilibre géographique et linguistique. Elle marque également un progrès en termes d’égalité des sexes, avec la participation de deux femmes, ce qui n’était pas le cas dans la configuration précédente.
Vers la mise en œuvre d’une feuille de route détaillée
Les facilitateurs devront rapidement mettre en œuvre une feuille de route validée par les chefs d’État de la région. Parmi les objectifs prioritaires figurent :
- l’obtention d’un engagement politique clair des parties prenantes pour relancer un dialogue direct ;
- la mise en place d’un engagement militaire destiné à prévenir toute nouvelle escalade de la violence ;
- l’établissement d’un mécanisme de vérification indépendant pour surveiller le respect du cessez-le-feu.
Les résolutions de ce sommet seront soumises au Conseil de sécurité des Nations Unies. En outre, les Présidents en exercice de la SADC, Emmerson Mnangagwa, et de l’EAC, William Ruto, organiseront une réunion d’information avec les cinq facilitateurs dans les sept prochains jours pour officialiser le démarrage de cette nouvelle initiative diplomatique.
Avec cette équipe renforcée mise en place au moment où l’ancien médiateur en chef, le Président angolais, s’est retiré, la communauté internationale espère une avancée significative dans la stabilisation de l’est de la RDC, une région marquée par des décennies de conflits armés et de crises humanitaires récurrentes.