L’Union Africaine a désigné le chef de sa mission de médiation dans le cadre de la guerre au Tigré, en la personne de l’ancien Président nigérian, Olusegun Obasanjo. Mais tout porte à croire que la mission a échoué d’avance.
La tâche ne sera sans doute pas facile pour l’Union Africaine dans sa volonté d’assurer la médiation dans le conflit qui oppose les troupes fédérales éthiopiennes aux rebelles tigréens. Trois jours après la désignation de l’ancien Président nigérian, Olusegun Obasanjo, comme représentant de l’Union Africaine dans la Corne de l’Afrique avec pour mission de « promouvoir la paix, la sécurité, la stabilité et le dialogue politique » et par conséquent de diriger la médiation dans la guerre au Tigré, le porte-parole des rebelles monte au créneau.
Dans un tweet posté ce dimanche, Getachew Reda lance : « Il serait naïf de penser que cette mission puisse marcher », avant de dénoncer la « partialité » de l’Organisation continentale. « Résoudre une crise requiert au moins la reconnaissance de l’existence, sinon de l’importance, d’un problème. Nous avons du mal à comprendre comment on peut attendre un rôle constructif de la part d’une organisation qui a donné tout son sens au mot partialité », a-t-il écrit.
Lorsqu’on considère cette position des Tigréens et l’opposition viscérale du Premier ministre, Abiy Ahmed, à toute tentative de médiation entre ceux qu’il considère comme des terroristes et lui, on se demande si la mission de l’Union Africaine n’a pas échoué avant même d’avoir débuté. Comment Obasanjo réussira-t-il à faire asseoir autour d’une table de négociation deux camps qui visiblement ne veulent pas se parler, et dont l’un d’eux considère l’Organisation qu’il représente comme partiale dans ce dossier ? La mission semble impossible. Mais alors, de quelles cartes dispose réellement l’Union Africaine pour faire entendre aux frères ennemis éthiopiens ? Des sanctions économiques ou des mesures diplomatiques ?
Affaire à suivre.